Troisièmes années [cours n°2]

Les chaises qui se vident, les corps qui se bousculent, quelques coups de coude, un croche pied, un livre qui tombe et sa ramasse... C'était l'heure de la pause et les élèves se pressaient pour leur cours suivant. Dans les couloirs, une silhouette massive et agréable se mouvait au milieu de la foule estudiantine, de larges foulées lui donnant une allure plutôt préssée. Duncan avançait entre els élèves, se faufilaient au milieu des serpents, aigles, blaireaux et autres gryffons pour atteindre sa salle de cours. Maintenant, cours avec les troisièmes années.

Un petit sourire aux lèvres, il ouvrit la porte de sa salle da classe, l'appréhension qui le tenaillait depuis ce matin demeurant invisible à tous. Quelques soucis plus la crainte de décevoir ses élèves avaient eu pour résultat de lui faire passer une nuit des plus brèves, mais il gardait cet air enfantin et malicieux qui lui allait si bien. Oui, il ferait mieux que le professeur de duels de l'année précédente, il le fallait! Et ce, malgré son absence prolongée. Il avait accepté ce poste, il lui fallait en assumer les responsabilités qui allaient de pair.

Un coup de baguette sur le tableau pour faire apparaître la leçon du jour "Les sortilèges Stupéfix et Enervatum", puis se poster à sa place habituelle en attendant les premiers arrivants.

Elise était arrivée parmi les premiers élèves comme à son habitude. Elle avait fait vite dans les couloirs mais n'avait pu s'empêcher d'être ralentie par un amas de première année pas très très pressé. Elle arriva finalement dans la salle de duel et fut heureuse de retrouver le professeur Caldwell qui était devenu cette année le directeur de maison des gryffondor.
Elle alla lui dire bonjour d'une manière guillerette puis vit le sujet du cours écrit au tableau. Elle sortit ses affaires de son sac et se posa sur la première table venue, le plus près possible du tableau. Elle écrivit ensuite le sujet et commença à dessiner une petite bd, très mal faite mais dont le sujet était celui du cours. Les autres élèves arrivaient au fur et à mesure alors qu'elle continuait et passait à l bulle où l'élève se retrouve stupefixé...

Les journées se ressemblaient presque les unes des autres, à part une seule, le jour des cours de Duels. Willy aimait bien ces cours car il laissait libre cours à ses actions. Dans les autres cours, il n'avait pas vraiment le loisir de s'exprimer comme bon lui semblait, du moins, cela ne le faisait pas temps rêver. Là, il avait l'impression d'être dans la vie réelle. Mais bon, passons, cela ne semble point si important que ça.

Willy Belacka était le second élève à faire son entrée dans la salle de cours. Il n'était guère étonné d'y voir Elise déjà présente. D'ailleurs, ne pas la voir à ce cours lui aurait fait tout drôle. C'était l'une des personne avec qui le jeune homme aimait bien se battre, enfin, livrer des duels, combat pour le plaisir, histoire de s'amuser. En aucun cas il ne lui ferrait du mal. Mais dernièrement, il avait l'impression qu'elle se retenait dans ses coups, et cela depuis le petit coma du jeune Gryffondor, quelque chose qu'il avait cherché à expérimenter pour voir les effets. Mais, il n'avait pas osé lui avoué qu'il avait fait exprès de perdre. Peut-être avait-elle peur que cela se reproduise ? Ou alors il y avait une autre raison ? En tout cas, en entrant dans la salle, il la salua en bonne et due forme, en faisant de même avec son directeur de maison. Le cours allait être intéressant, même si Willy connaissait déjà ces sorts. Cela lui ferrait une bonne révision, et même qu'il pourrait aider les autres si besoin est. Mais pour le moment, il se contenta de prendre place dans la salle, sortant ses affaires.

Avançant d'un pas vif voire stressé, Laverna zigzaguait tant bien que mal entre les nombreux élèves de première année, semblait-il, donnant des coups d'épaule à la fois volontaires pour se frayer un passage et involontaires quand elle ne les voyait pas arriver. Depuis trois ans, Laverna avait eu le temps de prendre ses repères dans l'école et de se familiariser avec les nombreux couloirs, depuis que la vue lui été revenue peu à peu, mais il fallait avouer que lorsque ceux-ci grouillaient d'élèves, elle avait tendance à s'énerver rapidement, n'hésitant pas à bousculer ceux qui ne s'écarter pas de son chemin ou ceux qui masquaient les repères qu'elle avait mit plusieurs années à apprendre et reconnaitre. Et puis pour arranger le tout, elle avait cours de duels...presque aussi pire que les cours de vol pour elle. Elle avait réussi à échapper au premier cours donné par le professeur Caldwell, mais elle ne pouvait se permettre de rater le deuxième. En soi, elle n'était pas mauvaise, et en règle générale, sa cécité atténuée ne la gênait pas pendant les cours, sauf pour ceux de duels et ceux de vol aussi, ou l'ouïe et l'odorat ne l'aidait pas vraiment...

Regardant méchamment les tâches colorées qui grouillaient partout, elle distingua enfin la porte de la salle de duel et elle se précipita dessus, pour finalement entrer calmement.
Deux élèves étaient déjà là. Aucun de serpentard. C'est ceux qu'elle reconnaissait le plus facilement et ces deux là n'en étaient pas.... Observant quelques secondes les deux occupants sans parvenir à les regarder dans les yeux, elle reconnut d'abord Elise. Toujours dans les premières en salle, voire toujours la première. Il lui fallu quelque infimes secondes de plus pour reconnaitre le deuxième. Willy...
Elle détourna le regard pour le poser sur le professeur et le saluer comme il se devait, avant de faire un détour anodin par le tableau afin d'être assez proche pour distinguer autres chose qu'une amas de texte flou. Ce problème de vue n'était un secret pour personne, mais elle aimait que ces petits gestes nécessaires passent pour naturel.

"Les sortilèges Stupéfix et Enervatum" marmona t-elle " C'est bien ma veine ça..."

Profitant de ce détour qui passa pour naturel, elle prit place non loin du tableau, ne pouvant pas prendre la place la plus proche, puisqu'elle était déjà occupée par Elise. Elle connaissait déjà l'issue du cours. Elle se retrouverait stupéfixée et si elle avait un peu de chance ou si elle se concentrait suffisamment , elle arriverait peut-être à lancer les sorts demandés...Mais elle préféra ne pas y penser et attendre les explications du professeur en sortant la plume spéciale qui prenait ses cours pour elle de façon à ce qu'elle puisse bien suivre sans avoir à se concentrer sur ce qu'elle écrivait.

[HRP : Aider un Pouf c’est dans tes cordes Willy? Parce que mon perso aurait bien besoin d’un coup de main! XD]

Le gamin attendait depuis un moment au bord de la porte de métal massif que le cours précédent soit terminé. Pour une fois il était arrivé à l’avance à l’emplacement où devait se dérouler un de ses nombreux cours; il n’en était pas particulièrement fier, mais au moins cette fois il n’attirerait pas l’attention sur son arrivée. Comme il ne voulait pas non plus attirer l’attention en arrivant trop à l’avance, le garçon s’était assis au sol et semblait flâner en lisant un livre d’histoire sur un soi-disant Harry Potter qui aurait combattu un illustre sorcier nommé Voldemort. Il ne connaissait strictement rien à l’histoire des sorciers et tentait de son mieux de rattraper son retard; ce qui n’était pas nécessairement évident puisqu’il n’avait trouvé aucun livre dans la bibliothèque faisant état de l’ensemble des évènements du monde de la sorcellerie. Il se contentait donc de livre qu’il choisissait au hasard, ne connaissant pas les personnages les plus marquants de l’histoire, et peut-être que plus tard, au fil des lectures, il pourrait centrer sa recherche sur des sorciers plus intéressants.

Absorbé par sa lecture, Michael ne comprit que lorsqu’un élève trébucha sur ses jambes étendues que le cours était terminé. Le Poufsouffle ramena ses jambes près de son corps afin de laisser les élèves des différentes maisons sortir de la salle. Il rangea ensuite le livre qui lui servait à la fois de passe-temps et d’apprentissage dans son sac avant de replonger son regard dans la masse d’étudiant. Il ne reconnu aucun visage, il s’agissait donc d’élèves plus jeunes… ou peut-être plus vieux, mais ils semblaient bien petits pour des grands. Enfin, à travers le flot constant d’élève, Michael pu apercevoir la Serdaigle dont il ne connaissait toujours pas le nom. Elle était déjà entrain de se frayer un chemin pour entrer dans la salle de cours, courageuse, elle aurait due aller à Gryffondor. Et d’ailleurs, en parlant du loup, un second élève, de la maison rouge et or, entra dans la pièce à la suite de la jeune fille. Le garçon se décidait finalement à se lever lorsqu’il vit une troisième personne entrer. Il lui nota quelque chose de différent dans sa façon de se déplacer, mais mis cela sur le compte de la masse d’élève dans les couloirs.

Finalement satisfait de la place qu’il occuperait dans l’ordre d’arrivée, le garçon se décida à se lever, ramasser son sac et entrer dans la pièce. Il n’avait pas encore fait un pas dans la salle qu’il fut aveuglé par la luminosité du local; se forçant à arrêter pour ne pas percuter quelqu’un. Lorsque sa vue fut finalement rétablie, le garçon remarqua les fenêtres juste devant lui et nota qu’il lui faudrait apporter des lunettes fumées pour le prochain cours; histoire de ne pas se faire prendre deux fois. En attendant, le garçon se contenta de placer sa main devant son visage pour se cacher quelque peu de ce soleil aveuglant. Il prit place le plus loin possible des élèves sachant tout de même qu’il aurait probablement à entrer en interaction avec certains plus tard étant donné que les duels étaient des cours pratiques. Il ne tenait cependant pas à parler pour le moment, et c’est également pour cette raison qu’il ne salua le professeur que d’un faible signe de tête. Il faut dire aussi qu’il effectuait une reconnaissance des lieux, découvrant le lieu des duels, le tableau noir sur lequel était inscrit le cours d’aujourd’hui… qui malheureusement consiste encore à l’apprentissage des sorts. Tout ce qu’il voulait c’était tomber sur quelqu’un d’aussi peu doué que lui pour ne pas paraitre ridicule, après tout, cette matière là n’était pas enseigné dans son ancienne école.

La salle se remplissait peu à peu et Duncan retrouvait avec plaisir des têtes connues. Les troisièmes années était un bon cru, si on pouvait dire ça comme ça. Les élèves étaient tous intéressés et dynamiques, du moins pour la plupart. Les plus discrets participaient tout de même avec parcimonie, ce qui suffisait au jeune enseignant. Quoi de mieux que voir que son cours était fréquenté ? Ses apprentis duellistes semblaient également bien s’entendre entre eux, la conversation s’engageait sans peine entre les élèves de différentes maisons, en attendant le début du cours.
Le rouquin se félicita d’une telle évolution, d’ordinaire, ce mur formé par l’appartenance à une couleur avait toujours été infranchissable, de son temps à Poudlard en tous cas, ce qui ne remontait pas à si loin, il suffisait d’observer le visage encore juvénile du professeur.

Jugeant de la sonnerie habituelle, l’anglais se redressa et monta sur l’estrade, comme à son habitude. Son sourire était toujours aussi resplendissant qu’à l’accoutumée, c’est à peine si l’on voyait un léger pli barrer son front. Il observa un moment la petite foule estudiantine devant lui et sentit un faible soulagement apparaître en lui. Ses élèves étaient toujours là, ils n’avaient pas abandonné son cours suite à son absence. Restait à les convaincre qu’ils avaient fait le bon choix. Un entrain sans pareille s’empara de lui et il lança à la ronde un « Bonjour tout le monde ! » tonitruant.

« Avant toute chose, et comme je le fais avec tous mes élèves, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour mon absence prolongée ! Je vais tâcher de vous faire oublier ce petit écart de conduite ! »

Contrairement à certains, il faisait maintenant grand cas de ce que pouvaient penser ses étudiants, et non pas la direction. Il n’avait que faire des critiques de ses supérieurs, il considérait que l’avis de ceux à qui il était sensé transmettre ses connaissances était bien plus important. Après tout, c’était à eux de juger de la qualité de leur enseignement, c’était d’eux qu’il était responsable. Le directeur et ses sbires n’avaient plus rien à apprendre, eux…

« Nous allons donc entrer dans le vif du sujet, à savoir les sortilèges Stupéfix et Enervatum. Quelqu’un saurait-l me dire pourquoi il est intéressant d’étudier ses deux sorts de manière parallèle ? C’est une question assez simple pour vous je pense mais cela ne coûte rien de s’assurer que tout le monde suit ! »

Elise écoutait peu les premières paroles de l'enseignant, il leur disait bonjour, s'excusait de son absence. Tient, là ça devenait intéressant, pourquoi le professeur avait-il abandonné son poste un moment? L'atlante se demandait ce qu'il avait bien pu faire et commença à imaginer d'étranges scénario assez improbables. Elle griffonna sur sa feuille les idées qui lui venait avec entre-autre, une histoire d'agent secret infiltré parmi les familles mafieuses sorcières...
Elle en était là lorsque le professeur leur demanda pourquoi ils étudiaient les deux sortilèges en même temps. Comme personne ne semblait vouloir répondre, Elise leva la main, elle passerait encore pour une jesaistout mais c'était le propre de ceux de sa maison.

-Il est intéressant de les étudier en même temps car ils sont complémentaires ou opposable, ça dépend de la vision que l'on a de la chose. En effet, Le contre-sort de Stupéfix est Enervatum et donc le contre-sort d'Enervatum est Stupéfix. Ainsi, on peut s'exercer en quelque sorte à l'infini, enfin jusqu'à ne plus avoir de flux, sur le même sujet tant que l'on maitrise bien les deux sorts.

Une petite question d’introduction pour se mettre dans le bain, voilà ce qu’il avait pensé. De plus ces deux sortilèges étaient généralement assez apprécié de la part des élèves, car plutôt connus. Il était fréquent de les voir employés dans les duels de couloir. Le seul problème : rares étaient ceux qui maîtrisaient totalement ce sort et l’infirmière avait régulièrement la visite d’un étudiant une seule partie du corps stupéfixiée. Relativement drôle vous en conviendrez. Mais ce n’était pas là le genre de cas les plus étranges que l’on pouvait rencontrer à Poudlard, c’était certain !

Toujours était-il que sa question prit le large sans rencontrer une vague de mains levées. Compliquée ? Saugrenue ? Ennuyeuse ? Duncan ne savait pas comment qualifier l’interrogation qu’il avait énoncé et qui ne semblait pas déchaîner les foules.

Heureusement, une serdaigle vint rapidement à son secours, à son grand plaisir. Elise était une de ces élèves qui aimaient participer, c’était une de ses étudiantes qui rendaient un peu de dynamisme à son cours. Cela suffisait au rouquin pour qu’il trouve la jeune fille d’un sympathique à tout épreuve.

« Encore une fois, Miss Fetheredcat, votre réponse est tout à fait exacte ! Pour votre participation répétée au sein de ce cours, avec, de surcroît cette exactitude qui vous sied si bien, j’accorde 5 points à Serdaigle ! »
Léger sur la distribution des points ? Non ! Le jeune enseignant se faisait simplement un devoir de récompenser comme il le convenait des apprentis duellistes qui portaient leur intérêt à cette matière et le montraient au fil des séances.

« Comme l’a dit votre camarade, Stupéfix et Enervatum sont des sorts complémentaires et opposables, tout comme peuvent l’être le blanc et le noir. Mais venons en à leur utilité… » et il jeta un coup de baguette derrière son épaule afin de faire apparaître sur l’ardoise noire du tableau :

Citation :: Stupéfix : sortilège qui rend la cible inconsciente.
( vient de ‘stupefacio’ : faire perdre conscience )
Enervatum : sortilège-remède du sortilège stupéfix, permet à la cible de reprendre conscience
( vient de ‘nervus’ : le nerf )
source: EHP

Duncan regarda derrière lui pour juger de ce qu’il venait d’afficher et poursuivit :
« Vous noterez l’aspect rigide et froid de toute cible stupéfixiée, qu’il s’agisse d’un objet ou d’un organisme, d’une personne. Et pour ce faire, quoi de mieux qu’un peu de pratique ! Levez vous rapidement et dirigez vous au fond de la salle ! »

Et le jeune professeur entraîna ses charmants élèves vers la scène qui permettait le déroulement des travaux pratiques. Quand tous furent près de lui, il continua :
« Bien, nous allons donc commencer par le premier sortilège, Stupéfix. Vous débuterez en vous entraînant sur les coussins qui sont là bas… » dit il en désignant un grande cage où flottait des oreillers « …ils ont été enchantés par mes soins et flottent comme en apesanteur. Je vous demande d’en prendre chacun un et de tenter de les stupéfixier totalement en un seul coup. Je passerai dans les rangs pour ‘ranimer’ les coussins tombés au sol. »

Il fut sur le point de lancer le d&but des opérations quand il jugea de la masse assemblée sur la scène : « Et lors de cet exercice, je veux que vous formiez une seule et unique ligne, tous côte à côte, et que vous regardiez tous vers le mur ! Evitons les sorts perdus ! Commencez !»

Une matinée comme les autres, où Valerian s'était encore levé aux aurores dans le but de prendre un petit déjeuner consistant, un petit déjeuner typique de sa demeure et de ses origines. Si à force, les Serdaigle s'étaient habitués à voir le jeune garçon déguster du saumon fumé accompagné de blinis en guise de petit-déjeuner et achevé par un yaourt nature, il n'en récoltait pas moins quelques grimaces quelque peu écœurées de ses plus proches voisins de table. Qu'y pouvait-il, on allait pas contre son éducation, que l'on trouve plus aisément du bacon frit et des œufs que du saumon ou de la truite à sept ou huit heures du matin ! Il avait beau avoir tenté le petit déjeuner anglais, il n'avait jamais trouvé de goût au thé adoucit d'un nuage de lait, et l'odeur du bacon lui agressait les narines avec autant de vigueur que le fumet du poisson celles de ses camarades. Cela aurait été comme remplacer votre bol de céréales préférés avec des saucisses et du pâté. Achtung, je m'excuse auprès de ceux qui auraient adopté un tel régime alimentaire et trouveraient ça normal... Bref, toujours était-il que la journée s'annonçait similaire à toute autre journée de cours au sein du collège Poudlard, à ceci près qu'une note avait circulé, annonçant la reprise des cours de duels qui avait été suspendue à cause d'une absence prolongée de leur professeur. Un des cours les plus intéressants pour la pratique et les connaissances en sortilège que l'on y acquérait aurait lieu prochainement et l'étudiant en éprouvait un plaisir manifeste. Sa seule appréhension restait la possibilité de se retrouver en face à face avec un élève qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Les affrontements ne le réussissaient pas, quoi que toujours plus que les collaborations, et avaient le don de le mettre mal à l'aise. Il était vrai que, pour un garçon qui n'avait eu pour seul compagnon le piano du living-room durant une grande partie de son enfance, se retrouver à observer un autre garçon dans le blanc des yeux pour s'apprêter à lui envoyer un sort avait quelque chose d'angoissant. Le face à face, cette situation si commune à tout être humain, sorcier ou non, qui n'avait pas été élevé dans un manoir perdu entre deux forêts n'avait rien du cauchemar qui se présentait dans l'esprit du Serdaigle. Lui se sentait nu, démuni face au regard braqué sur lui qui semblait sonder plus de lui qu'il ne l'aurait désiré, capter l'aura de mensonge ou de comédie qu'il aurait été tenté de glisser entre ces deux juges et sa personne. Valerian était avant tout un observateur plutôt qu'un acteur, par défaut plus que par réel choix. Mais quoi qu'il lui en coûterait, cela ne l'avait pas empêché de se lever courageusement du banc des Serdaigle pour achever quelques derniers préparatifs puis se diriger vers le cours tant attendu.

La sonnerie n'avait pas encore retentit lorsqu'il était entré dans la classe, mais quelques élèves se trouvaient déjà là, auquel il adressa l'ébauche d'un sourire fermé lorsqu'un ou deux regards se tournaient vers lui. Et loin de se joindre aux quelques élèves qu'il connaissait et qui se trouvaient pour la plupart et en bon Serdaigles, en début de classe, il s'installa à la dernière rangée de table et installa dans un silence absolu ses affaires, ou plutôt posa sa baguette magique sur le plateau de son pupitre et laissa doucement tomber son sac contre un pied de sa table.
Le cours débuta d'une manière des plus classique et après une courte séance de questions/réponses à laquelle une fille de sa Maison n'avait pas attendu pour participé, les premières directives furent données, annonçant le commencement de la partie pratique qui donnait tout son intérêt à la matière. Stupéfix. Pour ce sort là, il n'y aurait nul besoin d'autre partenaire que d'un coussin, et c'était tant mieux. Le jeune homme suivit le mouvement et, la baguette à la main, s'aligna avec les autres face au mur après avoir été récupéré un coussin qu'il n'avait de cesse de tenter de s'échapper pour flotter dans les airs. Au moins ce dernier ne risquait pas de le déstabiliser en le regardant dans les yeux, et le jeune homme pourrait mettre librement en œuvre l'étendue de ses connaissances, voir de ses prédispositions en sortilèges. Sûrement un stupéfix ne serait pas aussi simple qu'un alohomora jeté inconsciemment à ses huit ans pour s'enfuir au village moldu le plus proche de la demeure Droski, mais Valerian restait confiant de ses capacités – tant que sa cible n'était pas pourvus d'yeux.

A l'ordre du professeur Caldwell, Valerian releva sa baguette magique, en direction de son coussin qui avait la fâcheuse tendance à flotter trop haut ou trop près du coussin de son voisin de gauche, et tenta un premier « Stupéfix ! » qui ne fit pas plus d'effet à sa moelleuse proie que la faire tressaillir. Si, une plume s'échappa du tissu et tournoya avec légèreté jusqu'au plancher... Non, la brillante réussite se ferait désirer, apparemment. Au deuxième essais cependant, l'oreiller sembla s'immobiliser un instant, mais le laps de temps durant lequel il avait eu l'air d'avoir bel et bien reçu un sort fut si court que le jeune Vakerian se demanda s'il n'avait pas s'agit que d'une illusion de son imagination.

Michael était resté bien loin du professeur, dans le fond des lignées de chaises face au tableau pour ne pas être interrogé. Il ne savait pas si les enseignants désignaient les élèves qu’ils voulaient voir répondre, jusqu’à maintenant il n’avait pas dû faire face à ce genre de pression, mais il priait pour que quelqu’un lève la main et donne une réponse à l’interrogation lancée à l’ensemble de la classe. Il était si stressé par la possible obligation d’avoir à ouvrir la bouche pour répondre, qu’il en avait manqué l’arrivée d’un garçon de la maison des bleus. Enfin façon de parler, ces élèves n’étaient pas bleus comme les schtroumfs, ils n’avaient pas de bleus pour s’être battus, ils n’en donnaient pas non plus, c’était juste leur uniforme, leur maison dont la couleur était bleu. En fait c’était une précision inutile puisqu’il n’y avait personne dans sa tête à qui il devait expliquer ce qu’il pensait, il pourrait bien passer pour un schizophrène aux yeux des psychologues, mais bon il avait prit cette mauvaise habitude. Bref, il observa un moment le nouvel arrivant qui, lui aussi, c’était assis en retrait, non loin de lui. Peut-être ne l’avait-il pas vu lui non plus. Quoiqu’il en soit, le Serdaigle ne semblait pas vouloir entrer en contact avec quique se soit, et cela plaisait bien au Poufsouffle, étant donné que lui non plus n’était pas à l’aise à parler avec d’autres personnes, qu’elles soient connues ou inconnues.

Le gamin se tourna ensuite vers Élise qui venait de lever la main et répondre à la question de l’enseignant, par le fait même elle venait de le sauver d’une phrase à formuler qu’il redoutait. Intérieurement, cette pensée le fit sourire, cette jeune fille qu’il avait dans tous ses cours était toujours la première, et souvent la seule, à lever la main et répondre aux questions. Il était d’ailleurs bien content qu’elle soit dans ces classes, car quitte à paraitre profiteur, sa présence lui assurait un silence et la possibilité de rester bien sagement dans son coin; passer inaperçu quoi. Et peut-être pourrait-il survivre à cette nouvelle année scolaire? Son objectif de l’année serait atteint, chose extraordinaire! Enfin, s’il voulait vraiment passer inaperçu, il devait aussi écouter ce que les autres disaient, il se concentra donc sur la réponse de la Serdaigle et celle qui suivie de la part du professeur. Il s’évertua ensuite à lire ce qui était apparut sur le tableau plus loin, tout en avant des rangées de chaises. Il s’agissait simplement des définitions des sortilèges, il n’y avait rien par rapport à la posture ou les gestes à adopter lors du lancement du sort. Bref, n’ayant jamais lancé un tel sortilège, le gamin appréhendait énormément l’exercice à venir. Il s’en voulait de ne pas avoir emprunté un livre expliquant les divers usages ainsi que méthodes pour la réussite d’un sortilège, qu’il ait été catégorisé en duel ou dans une autre matière. Enfin, il devrait se débrouiller avec le peu de connaissance en sa possession pour ce cours, mais il se promit de filer tout droit à la bibliothèque pour la dévaliser à nouveau et se mettre à jour.

Finalement, très anxieux, le gamin se leva et suivi son professeur jusqu’à la cage qui contenait les oreillers enchantés. C’était la première fois qu’il voyait une telle chose, si on exclus cependant les batailles d’oreillers faites avec sa petite sœur qui ressemblait un peu à ça… sauf peut-être en plus violent. Suivant les directives données à l’oral, le gamin se plaça entre deux Gryffondor. Il ne s’était volontairement pas placé aux côtés d’un Serpentard, de peur de faire rire de sa prestation, voulant donc éviter les reproches et les railleries. Il avait également évité les gens de sa maison pour éviter les rumeurs ou les messes bases qui pourraient naître à travers les élèves lorsqu’ils s’apercevraient de son appartenance et de la honte qu’il leur faisait partager à cause de ce point commun. Puis les Serdaigles, il n’avait rien contre eux excepté le fait qu’ils étaient de la maison des érudits et que la dernière chose auquel il voulait faire face s’était les mines hautaines qu’ils pourraient faire lorsqu’ils s’apercevraient qu’ils étaient placés aux côtés d’un sorcier plutôt nul en ce qui a trait aux sortilèges. Les Gryffondors lui avaient semblés soit plus compréhensifs… ou simplement plus préoccupés par leur performance individuelle que par le camarade placé à leur côté. Il avait donc bien choisi, pensait-il, sa place. N’ayant plus personne en face de lui, le gamin se décida à lever sa baguette pour la pointer vers le coussin qui faisait des allées-retours entre le bas et le haut de la cage. La baguette, ou plutôt la main du borgne, était tremblante, et le garçon doutait de sa capacité à atteindre l’oreiller volant, mais il prit tout de même son courage à deux mains et prononça, tel que demandé, la formule.

- Stupéfix

Cependant, toujours un peu craintif, le simple mot qu’il prononça, soit la formule, fut à peine audible, car bien qu’il ne redoute pas la foudre de ses camarades, il n’aimait pas se faire remarquer, et donc parler. En bref, avec une main tremblante, une visée assurée par un seul œil et un manque de conviction et de confiance dans la voix, le sortilège ne fonctionna pas. L’oreiller continua sa course, sans n’avoir eu un semblant d’arrêt dans sa trajectoire, à croire que le garçon n’avait rien dit ni fait durant les quelques secondes qui avaient précédées. Ayant momentanément oublié les gens autour de lui, le gamin effectua une courte grimace de frustration à l’objet volant qui faisait l’objet du sortilège de stupéfiction. Il tenta même un second essai qui fut tout aussi infructueux étant donné qu’il garda le même ton de voix, mais cette fois au moins, sa baguette n’avait pas tremblé, ceci étant probablement dû au fait qu’il avait mis plus de conviction, ou de frustration, dans le geste. Il avait, en quelque sorte, voulu faire payer à l’oreiller sa propre erreur de visée et de confiance en lui, ce qui était tout à fait ridicule et enfantin, mais après tout, n’avait-il pas que 13 ans? Finalement vexé de ne pas avoir réussi une de ses deux tentatives, il se résigna à baisser sa baguette et consacra un moment à observer les gestes et essaies plus concluants de ses camarades de classe. Il pourrait ainsi prendre exemple sur eux et peut-être, éventuellement, dans un nombre X d’années, réussir à maîtriser un sortilège qui semblait pourtant très simple.

Laverna avait entendu la question et tout comme le reste de la classe elle n'avait pas répondu. Comme le reste de la classe ? Non. Elise bien sur avait donné la réponse. Si Laverna n'avait pas répondu ce n'était pas parce qu'elle ne connaissait pas la réponse. Qui ne savait pas que ces deux sorts étaient complémentaires ? Et même le plus imbécile de tous aurait pu le deviner grâce au nom que portaient ces deux sorts. Stupéfix et Enervatum...
Laverna n'avait jamais aimé les cours de duel, non pas parce qu'elle n'arrivait pas à pratiquer les sorts demandés,loin de là, mais parcequ'ils atteignaient rarement la cible demandée. Sa cécité ne l'y aidait pas en réalité.
Lorsque la voix du professeur s'éleva pour approfondir la réponse proposée par Elise, la plume que Laverna avait sortit plus tôt, s'anima pour noter toute seule, ce qu'il fallait retenir. Tantôt en lettre tantôt en braille, pendant que l'élève se contentait d'écouter attentivement. Finalement le professeur prononça la phrase fatidique.

" Bien nous allons commencer..."

Laverna soupira avant de croiser les mains sous son menton. Elle ne courerait pas la première pour aller chercher son oreiller flottant. Mais il fallait avouer qu'elle était contente que son adversaire s'avère être un oreiller et non un élève. Au point aurait -elle une chance de la toucher. Elle finit par se lever lentement avant de suivre les derniers élèves qui allaient chercher leur oreiller. Elle plissa les yeux et apperçut enfin les tâches blanches qui devaient être les fameux oreillers. Elle en attrappa un sans trop de difficulté et elle se traina vers le fond de la salle pour finalement s'aligner avec les autres, chacun en face de son oreiller flottant. Laverna fixa son
regard sur les tâches qui l'entouraient et prit soin de ne s'accrocher qu'à la tâche blanche qui représentait sa cible. Le sort en lui même n'était pas difficile et c'est ce qui l'ennuyait le
plus. Si elle n'avait pas était aveugle, elle n'aurait pas eu de problème...Mais voila, le fait était qu'elle n'avait pas cette chance.

Marmonnant à moitié et bougonnant, elle entendit son professeur donner le top départ.
Elle inspira, leva sa baguette et dit à voix-haute et forte :

"Stupéfix !"

Le sort rata l'oreiller et Laverna haussa un sourcil. Etonnant ? Non. Ce qui l'était c'est que son sort ait frôlé le coussin du premier coup. Soupirant à nouveau, elle tendit sa baguette et relança le même sort. Celui-ci passa loin de son oreiller et manqua de toucher celui de son voisin.

"Là je me reconnais..." dit-elle d'un ton lugubre, ses yeux étrangement pâles perdu inlassablement dans le vide.
Ravalant sa colère elle tenta une dernière fois de toucher l'oreiller. Plissant les yeux et faisant un effort pour se concentrer elle redressa sa baguette, en la tendant vers l'oreiller flottant et elle prononça :

"Stupéfix !"

Le sort toucha son oreiller de plein fouet mais de là ou elle était elle ne voyait pas l'effet que cela avait eu. Elle attendit donc que le professeur arrive à son niveau puisqu'il semblait circuler autour des ses élèves...

Quelques élèves en plus étaient arrivés juste avant le commencement du cours. Comme il s'en doutait, du fait que ce cours n'était pas obligatoire, il y aurait peu de participants. Willy avait pour le moment suivit tous les cours de duels. Sachant que cela pourrait lui être utile pour son futur métier, il n'avait point hésité une seule seconde. Avec peu de monde, cela serait plus facile au professeur d'aider chaque élève. Avec une classe de trente personnes, il est certes que passer derrière tout le monde ne serait qu'une perte de temps, et surtout que le cours n'avancerait pas. Mais avec le nombre actuel d'élèves, Duncan pourrait se permettre de passé derrière chacun, pour corriger les postures, donner des conseils, etc. En tout cas, dès son entrée en matière, il s'excusa pour son absence. Willy n'avait vraiment pas fait attention à ça. Et après réflexion, il était vrai qu'il y avait eu que peu de cours de duels. Bah, le professeur trouverait bien un moyen pour rattraper son retard. Ce n'était pas inquiétant. Et puis, il était plus intéressant de le revoir sain et sauf. En tout cas, après sa petite remarque sur son absence, il entra dans le vif du sujet en énonçant le but de ce cours : les sortilèges Stupefix et Enervatum. Deux sortilèges forts intéressants, et indispensables dans ce monde décadent. Bien sûr, qui n'en avait point entendu parler ? Les enfants de moldus cela va de soi. Et puis, même si on connaissait ces sorts, cela ne voulait pas dire qu'on savait les lancer. Willy avait un peu de pratique certes. Ben quand il s'ennuie, cela lui arrive d'ouvrir un livre et de le lire. Si par chance il tombe sur un livre de sortilèges, il fait un peu de pratique. Et ces deux sorts ne faisaient point exception.

Willy était tellement occupé à se remémorer tout ça, qu'il n'entendit point la question, du moins, si mais, il n'avait pas eu le réflexe de lever la main. Élise l'avait fait. Et il était trop tard pour se racheter. Tant pis, au moins, quelqu'un avait répondu à la question, même si, c'était souvent Élise qui le faisait. Une réponse juste que Duncan s'empressa de noter, enfin, de faire apparaitre sur le tableau. Malgré qu'il savait ça, Willy préféra le noter, dans le cas où quelqu'un aurait besoin de ses notes. Et pendant qu'il écrivait, il écoutait le professeur parler des effets de ces deux sorts. À ça connaissance, Willy n'avait pas encore fait expérience du Stupefix. Mais, il aimerait bien être le sujet de ce sort, juste histoire de ressentir les effets, et de se faire une idée. Bah, peut-être que durant la pratique cela se ferra. En y pensant, un léger sourire illuminait son visage, tandis que sa plume grattait le bout de parchemin qui occupait sa table. Par moment, il jetait de léger coup d'œil sur les cotés. Pratique, oh, le professeur avait bien dit ce mot. Chouette, enfin, avant d'entendre que cela se ferrait sur des cousins. Déception. La tête basse, bien qu'excité, Willy suivit les ordres de Caldwell. Tous les élèves devaient se mettre en rang. Il y eut un peu de bousculade, mais au final, tout le monde avait pris place. Et Willy avait eu la chance, ou pas, aller savoir, de se retrouver à coté d'un Poufsouffle, Michael MacLeod. En le regardant, Willy se demandait bien le niveau qu'il avait. Ben, il verrait bien en le regardant stupéfixer le cousin qui se trouvait en face de lui.

Un coup de tête à gauche, un coup de tête à droite. Élise était là, seule personne, du moins pour le moment vu qu'il n'avait fait des duels qu'avec elle, qui avait un assez bon niveau, un niveau qui rivalisait avec le sien. C'était une bonne partenaire et une très bonne adversaire. Mais bon, le jeune Belacka n'était pas là pour tergiverser. Caldwell venait de lancer le signal de départ. Aussitôt, Willy s'exécuta, enfin pas dans le sens où il se donne la mort, loin de là. Non, il lança le sortilège demandé. Confiant, serein, calme, attentif et baguette en main, il avait prit position face à son cousin qui semblait le narguer, un peu plus loin. « Stupefix » La baguette se trouvait bien dans la bonne direction, pointée sur le cousin. À l’énonciation de la formule, un éclair apparut, se dirigeant tout droit vers le truc rembourré, truc cela avait vraiment la tête d’un truc. Bon passons sur ce point, ce n’est pas le principal. Le cousin fut frappé en plein milieu. On ne pouvait dire si cela avait instantané ou non, mais le fait est que plus rien ne volait en face du jeune homme. Le cousin s’était effondré sur le sol dans un bruit mat. Boum. Enfin, c’était à peine audible. Mais on pouvait voir qu’il se trouvait maintenant au sol. Willy était assez content. Il avait réussit du premier coup, cette fois-ci. Ce n’était pas dit que son second lancé serait pareil. Il se rappela une fois où il avait était un peu trop dur, au point où la cible avait explosée. Là, tout s’était bien passé. Ceci était fait, il regarda les autres.

Son attention était portée sur son voisin, le jeune Michael. À première vue, il semblait un peu réticent pour ce sort, craintif, du moins c’était ce qu’il percevait au son de sa voix en lançant le sort. Son second essai n’était pas très fructueux non plus. Willy se demandait s’il ne devait pas aider ce jeune homme. Pour se faire, avant que le professeur ne touche à son cousin, Willy lança un autre sortilège, l’opposé de celui qu’il avait lancé peu de temps avant. « Enervatum » Pouf, le cousin était libéré. Content, il reprit sa place en l’air comme si de rien n’était. Au final, c’était des sorts assez simples mais qui demandaient une comme confiance en soin. Soudain, Willy sortit quelque chose, comme si ce dernier parlait pour lui-même, mais assez fort pour que son voisin l’entende.

- C’est fou, j’arrive mieux quand je pense que j’ai un ennemi ou une personne que je déteste en face de moi. Stupefix.

Pouf, le cousin s’effondra de nouveau au sol, comme pour le coup précédent. Il était vrai qu’il était plus intéressant de considérer le cousin comme un ennemi, du moins, quelque chose qui pourrait soit le blesser, soit blesser quelqu’un d’autre. Cela donnait plus de puissance, de volonté, etc.

Michael, concentré sur ses sortilèges et l’appréhension qui l’habitait quant à l’idée de parler, ne remarqua même pas qu’une personne s’était positionné à ses côtés; un Gryffondor. Un élève de la maison des lions que le gamin avait entraperçut dans ses autres cours; un certain Willy dont le nom de famille lui échappait, mais cela n’avait pas vraiment d’importance puisqu’en fait il n’appelait jamais les gens par leur nom complet. Et puis, il ne se rendit compte de la présence de l’élève lorsqu’il entendit le bruit mat de son cousin sur le sol; il venait de réussir lui, comment avait-il fait? Dans l’espoir de comprendre un peu plus ses erreurs, le Poufsouffle observa, à la dérobé bien sûr, il ne voulait pas être pris entrain d’espionner un de ses camarades de classe car il était nul et n’avait presque pas, pour ne pas dire jamais, lancer de sorts dans sa courte vie de sorcier. Bref, il ne put rien tirer de son observation qu’une certaine confiance qui émanait de l’élève rouge et or, en clair, quelque chose qu’il n’avait pas et qu’il n’aurait probablement jamais au rythme où les choses avançaient. Le regard posé de nouveau sur son propre cousin, il entendit le Gryffondor prononcer la seconde formule pour libérer le cousin, et ce fut comme si on venait de tourner le couteau dans la plaie pour Michael; tous était capable de réaliser les deux sortilèges et lui n’arrivait même pas à en réussir un! Quelle honte! Il était pitoyable… Enfonçant lui-même le couteau plus loin dans la plaie, le gamin se décida pour une nouvelle tentative, très peu convaincu du résultat, lorsqu’il entendit son voisin marmonner quelque chose, une phrase dont la sonorité était très base mais tout de même suffisamment forte pour qu’il l’entende. Un sourire s’afficha finalement sur les lèvres du garçon, un sourire plutôt discret, à peine remarquable, comme ils avaient l’habitude d’être. Mais ce faible sourire trahissait la gratitude que le Poufsouffle voulait transmettre au Gryffondor à ses côtés, il venait de l’aider… intentionnellement ou non? Michael ne le saurait qu’en lui posant la question, mais ne voulant pas paraitre ridicule, il ne le ferait probablement pas…

Enfin, ayant ce nouveau truc en poche, le garçon se décida à lancer le sortilège, mais avant, il mit le conseil de Willy en application. Il devait penser à un ennemi ou une personne qu’il détestait, mais qui? Il ne détestait pas vraiment quelqu’un… Enfin, il y avait bien les élèves de son ancienne école qui l’avait martyrisé durant ces deux dernières années mais il ne pouvait pas s’imaginer tout le groupe d’étudiants, et en plus la majorité d’entre eux avaient eut la gentillesse d’être assez discret pour porter des capuches. Il n’y en avait que deux ou trois qui avaient osés se montrer le soir de la chasse… Oui, se serait un de ceux là. Il les détestait car il leur reprochait la perte de son œil mais également à cause de tout ce qui lui avait fait subir, tant physiquement que psychologiquement. Il s’imagina donc un élève, bien plus grand et plus vieux que lui puisqu’il devait maintenant avoir terminé sa scolarité, ou il la terminait cette année, il ne lui avait jamais vraiment posé la question. Un grand donc, brun aux yeux moqueurs, et une tronche de fouine, un sourire sadique et… La colère s’empara du Poufsouffle, chose plutôt rare puisqu’il ne se laissait jamais le droit de perdre le contrôle. Mais cette fois, il l’avait bel et bien perdu, le coussin n’était plus un coussin, c’était le garçon qui l’avait martyrisé pendant deux trop longues années avant qu’il puisse être transféré à la présente école. Tremblant cette fois de colère, le gamin leva sa baguette et la pointe en direction du coussin, puis il prononça la formule destinée à stupéfié le personnage imaginaire. L’effet ne fut malheureusement pas celui escompté en raison de la trop forte agressivité que ressentait le gamin au moment de lancer le sortilège; le coussin explosa. Des plumes volèrent un peu partout dans la salle, et une d’entre elles vient se poser sur l’épaule du garçon qui se sentait soudainement très mal à l’aise…