Les Trois Balais, Deux Glaçons et puis la Fouine

[Suite de ==> Une Cabane pour un livre]
[Désolé pour l'attente Robbin ! J'espère que le message te conviendra ^^ ]

Le vent soufflait encore et ne semblait pas vouloir se calmer. L’hiver anglais avait de charme ce que l’on trouvait aux campagnes blanches et enneigées. Il y faisait froid et humide, les bourrasques venteuses étaient des compagnes indécentes qui se glissaient sans ménagement sous les vêtements, aussi bien mis fut-il. Le chemin qui menait à la taverne des Trois Balais était long et la distance entre la cabane hurlante et celle-ci… gelante. Owen avait toujours les mains dans les poches et sentaient son corps raidi par le froid ambiant. Une bourrasque plus forte que les autres lui rappela le petit habitant qui s’était logé dans son coup, Iodure trembla pas encore pétrifiée par la température mais clairement incommodée. Lui-même était bien enfoui sous sa cape noire, comme celles que possédaient la plupart des élèves. Il lui manquait une étrange cagoule noire et pointue pour ressembler aux mangemorts décrit dans les livres d’Histoire récents. Pas que l’idée plaise à Owen mais il avait eu cette pensée. Ne cherchant pas plus longtemps à savoir pourquoi ses pensées l’avaient amené sur l’âge sombre, il jeta un œil derrière pour voir si Robbin suivait sans difficulté. Le temps glacial n’invitait pas vraiment à la parole.

Il écouta avec intérêt le commentaire sur le premier livre *Euphémisme effectivement, je me souviens.* et du reconnaître que l’hypothèse n’avait rien de ridicule, l’écriture souffrait d’une brusque et bizarre rupture avec le chapitre trois et adoptait alors un style quelques peu différent. Il n’était pas ridicule de penser que quelqu’un ait pu prendre la suite des opérations. L’écriture utilisait les mêmes mots mais avec une expression plus imagée et des phrases sensiblement plus longues. Owen avait bien remarqué cela mais s’était dit que l’auteur avait sans doute juste du reprendre son livre plus tard car les idées étaient sensiblement identiques et un fil unissait sans aucun doute les ‘deux’ parties de l’œuvre. Il ne commenta cependant pas les dires de sa camarade Serpentard. Pour deux raisons, la première, cela n’appelait pas au commentaire et l’on ne savait pas grand-chose de l’affaire sinon des rumeurs et deuxièmement, le brun était positivement gelé et n’avait guère envie que l’on entende ses dents claquer. C’était un manque de classe flagrant.

C’est donc les muscles raidis, le froid glacial remonté jusque dans les os et une fouine qui lui mordait désespérément le cou dans l’espoir de le faire avancer plus vite qu’il prit connaissance des directives de Robbin. A droite pour les Trois Balais. La jeune fille avait prit les devants et tirait maintenant le petit groupe vers la dite taverne. Owen jeta un œil rapide à la maison de Madame Pieddodu et se laissa penser à un instant que de se trouver une petite amie ne devait pas être si mal si on avait alors le droit de s’asseoir dans les énormes siège en cuir qui avaient l’air si confortable.

Les Trois Balais avaient cependant fière allure et rassurèrent Owen sur sa quête de chaleur. Ouvrant l’énorme porte de chêne lui-même – on n’allait pas être grossier et laisser la demoiselle ouvrir la porte si l’on était un jeune homme bien élevé… sauf si la demoiselle était gryffondor se rappela-t-il pour ne pas faire mentir les pratiques de sa maison, auquel cas : on tentait de la lui refermer dans le nez ! … C’était fatiguant d’être piètre et vain, rien que d’y penser….- il fit entrer Robbin. Les deux élèves furent à ce moment assaillis par une vague de chaleur qui sentait autant l’homme, que la nourriture et l’alcool chaud. Peut être d’autres odeurs encore mais étrangement, c’était de ces odeurs que vous vous passez volontiers d’analyser. Le lieu était bondé et Owen referma vite la porte à cause du regard de certains des clients qui n’appréciaient pas le courant d’air froid soudain. La taverne étaient une grande tâche des bruns différents, les tables, les chaises, le plancher, le comptoirs, les futs éclairés par des chandelles beiges... Bref tout adoptait une teinte similaire et seuls les clients apportaient des teintes différentes, les clients... et la neige blanche collée aux fenêtres.

Le garçon se savait grand pour son âge et s’était une chance, cela lui permit de répérer une place vide pour s’asseoir. Sans retirer sa cape, il montra l’emplacement à sa compagne et circula entre les tables sans prendre attention aux clients. Il remarqua juste que d’autres élèves étaient là, de différentes maisons. La table en question venait à peine d’être nettoyée par une serveuse qui vit les deux enfants arrivés avec un sourire aimable puis repartie porter ses commandes. Bien, au moins, ils avaient été vu et ne seraient pas oublié au milieu de la foule des clients.

Le bois humide et frotté de la table faisait remonter les odeurs des plats qu’elle avait accueilli récemment et une odeur de bois, de bière et une autre senteur un peu sucrée émanait de la table. Le mélange acre de l’alcool et du sucre était un peu étrange mais non désagréable. Owen attendit debout prêt de la table que Robbin s’installe en premier et regarda par la fenêtre, qui était quatre tables plus loin. Leur propre table, rectangle et étrangement finie sur les cotés étaient en plein milieu de l’établissement. Il faisait chaud, les clients étaient aussi bruyants que savaient l’être des gens dans ce type de lieu, les serveuses un peu replètes et le patron hurlait. Pas de doute sur l’endroit, mais cela avait un charme agréable pour l’enfant qui sentait un frisson de plaisir lui remonter dans le dos :

« Cela fait plaisir d’être arrivé. Tu as la moindre idée de ce que tu vas commander ? »

Pour Owen, une bière-au-beurre s’imposait. Il se demanda aussi si il était crédible pour lui de faire toute allusion à un quelconque plaisir avec son habituelle voix morne qui devait rendre la phrase quelque peu étrange dans sa bouche. Cependant, ces muscles commençaient à se détendre, protégés et guéris du froid honni qu'il y avait dehors.