Année 3[Cours n°2]Incendio

La nouvellement mademoiselle Ilario n’avait prévu aucune entrée en matière pour le cours des troisièmes années. Elle manquait en fait d’inspiration sur la présentation possible d’un sortilège quelque peu important. Quoique réflexion faite, c’était un sortilège tout de même important, à cause de sa dangerosité lorsque mal manipulé, dans l’apprentissage des enchantements et sortilèges; Incendio. Elle se doutait bien que les élèves en avaient entendu parler. Peut-être même l’avaient-ils vu lors d’un autre cours; Duel ou bien Défense Contre les Forces du Mal, à cause de sa possible propriété destructrice. Cela mis à part se serait une bonne façon de prendre connaissance du niveau de chacun de ses futurs étudiants puisque pour pouvoir maîtriser un tel sortilège, il faut avoir confiance en soi et une volonté de contrôle assez élevée pour ne pas brûler le camarade situé à côté. Bien entendu, cela lui permettrait également de constater si le programme de l'année précédente avait été respecté et si les étudiants avaient encore quelques difficultés en matière de maîtrise des sortilèges des années précédentes puisqu'il leur faudrait également utiliser des sortilèges appris lors des années antérieures. Elle pourrait ainsi mesurer le niveau de chacun, même les plus timides terrés dans leur coin –puisqu’elle avait Speed avec elle, qui semblait vraiment avoir consommé la substance illicite du même nom, et volerait dans tous les sens pour l'avertir des dangers-. La classe était prête à accueillir les élèves, elle était également ordonnée, contrairement au champ de bataille que les élèves verront d’habitude. En effet, l’institutrice n’est pas une partisante des taches ménagères, elle lance donc parfois, d’un ton très paresseux, qui ne donne souvent rien au niveau de l’enchantement puisqu’il y a un manque flagrant de motivation et de conviction, un sortilège qui remettrait la classe en ordre. Ce qu’il y a, c’est qu’elle se plait dans le bordel des péripéties enchanteresses. Elle aime croiser une agrafeuse furieuse en se rendant à son bureau ou une plume détraquée qui lance de l’encre un peu partout lorsqu’elle prépare ses cours. Cela fait partie de son environnement naturel, c’est en quelque sorte le chaos qu’elle pouvait retrouver sur le navire dans lequel elle accumulait les expéditions et délits piratesques.

Enfin, jusqu’à maintenant il n’y avait rien qui trainait dans les airs et menaçait d’attaquer les élèves étant donné qu’il n’y avait pas encore eu beaucoup de cours dans cette salle de classe. Mais la jeune enseignante avait bien hâte de se trouver face à face avec un livre aux dents démesurément longues à cause de l’absence de « visou » d’un de ses élèves, qu’il soit en première, deuxième ou troisième année. Personne n’était parfait, elle-même pouvait faire des erreurs. Mais chut!! Elle ne le dirait à personne enfin! C’est un professeur, et les professeurs doivent être parfaits. Ils doivent tout savoir de leur matière, connaitre le monde entier, savoir localiser n’importe qui, n’importe quand et n’importe où. Ils doivent être en mesure de donner un cours attrayant, tant au niveau pratique que théorique. Ils doivent… être dans la salle de cours lorsqu’il est affiché à l’horaire qu’il y a un cours de sortilèges et enchantements à donner! Alissa, à force de s’épuiser à penser, en avait presque oublié le cours qui se donnait dans la pièce à côté. En fait, il ne se donnait pas encore puisqu’elle était toujours assise sur son fessier dans son bureau. D’un même pied, et d’un grand bond accompagné d’un « Oh my Cap’z » -au lieu de Oh my God-, la jeune femme s’était mise debout à côté de son bureau aux allures de bateau. En deux ou peut-être trois enjambés, elle ne savait pas encore compté les pas magiques, elle avait franchi l’espace qui la séparait de la porte cachée dans les lattes de bois. Heureusement, quand elle pénétra dans la pièce qui serait parfois de salle de cours, elle remarqua l’absence des élèves. Ah bien voilà, elle conserverait son apparence et sa réputation de professeure parfaite, irréprochable! Et surtout, que personne ne pense à lui reprocher sa tenue et son attitude un peu bizarre… ça ne faisait pas partie de ses critères de perfection professoraux.

Les cours. Une nouvelle journée qui commençait, avec l'inéluctable petit-déjeuner au poisson et au blinis yaourté dont je vous passerait les détails, car je ne compte pas m'étendre à chaque post de cours sur le régime alimentaire de ce beau jeune et efféminé garçon qu'est Valerian Rogdaïovitch. De toute façon, c'était son second cours de la journée et le temps du repas lui semblait bien loin derrière lui, tandis qu'il méditait sur l'heure passée à stupéfixier des coussins. La maîtrise n'était pas encore là, sûrement à cause du geste de baguette qui ne se faisait pas encore totalement assuré. Manquer de conviction, et votre sort échouera irrémédiablement. Malgré sa capacité de concentration et son application, Valerian n'avait pas réussit un sort parfait durant ce cours et malgré son expression aussi neutre qu'à l'accoutumée, le jeune Serdaigle rageait intérieurement de n'avoir sut faire mieux, surtout qu'il savait la raison de son échec. Les gens, voilà ce qui l'handicapait. Lorsqu'il essaierait ce soir, seul dans son dortoir, de lancer un stupéfix sur son oreiller préalablement enchanté, il réussirait son coup, il en était quasi certain. Mais devant une classe entière, Valerian se trouvait incapable de franchir le pas qui lui permettait d'user le meilleur de lui. C'était ainsi, et malgré trois ans passés à Poudlard, c'était toujours le même manège. Et à chaque fin d'heure, il se fixait le même objectif : parvenir à lancer le sortilège demandé au prochain cours ou la pratique serait nécessaire, cours vers lequel il se dirigeait dès à présent, le regard empreint de résignation.

La sonnerie venait à peine de retentir lorsqu'il entra dans la salle de classe, premier sans le vouloir et sans réellement y prêter attention. Son regard océan se porta sur la professeur, qui comme à chaque cours, se trouvait être habillée plus à la mode des élèves qu'à celle des professeurs (navré si je me goure, j'interprète comme je peux ^^). L'esquisse d'un sourire aimable se dessina sur les lèvres du jeune Droski, qui ouvrit ensuite la bouche pour prononcer un poli « Bonjour Professeur Ilario. » avant de prendre directement place à une table au troisième rang, pressé de se confondre dans la masse. Tout à ce qu'il faisait, Valerian ne prêtait déjà plus attention à ce qui l'entourait tandis qu'il sortait son manuel de sortilèges et enchantements et le reste de ses affaires.

Un deux, un deux... Elise pressait le pas, n'arrivant pas à croire qu'elle risquait d'être en retard. Un deux, un deux... Bon sang, que ce troisième étage lui semblait lointain ce matin, elle qui dévalisait pourtant les couloirs d'habitude pour être la première ou l'une des première en cours. Un deux, un deux. Ça y est plus qu'un escalier. Un deux, un... arg, point de côté. Son empressement l'avait comme stupéfixée sur place. Arg, respirer doucement, encore un peu et c'est repartit. Se maudissant pour sa perte de vitesse, Elise reprit une marche un peu plus lente essayant d'utiliser les enseignements de la tortue de Jean de la Fontaine. Encore un couloir et, tadaaaaaam, elle voyait enfin la porte de la salle de cours. Après toutes ces péripéties, elle ne voulait plus que s'assoir tranquillement dans la salle et profiter des cinq minutes qui lui restait pour reprendre correctement son souffle et possession de ses moyens.
En entrant dans la salle, elle vit deux personnes, la professeur et un de ces condisciples Serdaigle: Valerian. Elise le connaissait mal mais elle appréciait sa discrétion en cours et puis il était gentil de ce qu'elle avait pu en voir. Elle salua donc la professeur avant de s'assoir à côté du garçon.

-Salut, j'espère que ça te dérange pas que je me sois mise là. Lui dit-elle la mine enjouée cachant du mieux qu'elle pouvait son essoufflement.

Laverna ne s'était pas levée du bon pied ce matin, mais y avait-il seulement un jour ou cela était arrivé ? A l'évidence non. Le réveil était en soi un mauvaise chose qui contribuait au mauvais déroulement de sa journée. Mais il fallait avouer que ce matin c'était pire que d'habitude :

Encore un peu ensommeillée, peu après s'être difficilement levée et habillée, elle n'avait pas vue la petite serpentard qui remontait en courant les escaliers du dortoir alors qu'elle les descendait, et l'avait percuté de plein fouet avant de finir par terre. Sa cécité ne lui conférait pas un bon équilibre . Furieuse, elle aurait foudroyé la petite sur place si elle n'avait pas eu si faim et elle s'était rendu au petit déjeuné. Là encore, elle s'était servit du lait chaud à la place du thé et ce ne fut qu'à la première gorgée qu'elle s'en rendit compte. Retenant son envie de jeter la tasse par dessus bord, elle prit celle de son voisin serpentard qui était trop occupé à raconter des rumeurs pour remarquer cette subtilisation de tasse.

Les cours qui avait précédé celui-ci n'avait rien fait pour arranger son humeur et à présent elle marchait lentement dans les couloirs en se demandant quel cours elle avait. S'arrêtant contre un mur, elle sortit son emploi du temps en braille et passa rapidement les doigts dessus pour découvrir qu'elle avait cours de Sortilège... Elle aurait pu se concentrer et essayer de lire, mais aujourd'hui elle n'avait pas envie de faire des efforts, alors que ses yeux pâles ne lui facilitaient pas la vie. Rangeant la feuille, elle prit les escaliers et les gravit en se tenant à la rampe. Arrivée enfin au troisième étage, elle soupira et réajusta machinalement l'unique gant qu'elle portait à la main droite et qui montait bien jusqu'à son épaule. Le tout maintenant était de ne pas manquer la porte qui menait à son cours. Elle avançait en plissant ses yeux presque blancs afin d'essayer de voir autres chose que des tâches flous et colorées et enfin elle parvint à destination.

Elle ouvrit la porte et entre silencieusement avant de poser son regard vide et immobile sur les personnes présentes. Trois tâches, trois personnes Elise ? Oui comme toujours dans les premières, et...hum comment s'appelait-il déjà celui là... Elle ne le connaissait que peu. mais l'avait déjà croisé. Maniéré tant dans ses faits et gestes que dans son élocution, elle ne pouvait dire à quoi il ressemblait, mais elle supossait ses traits fins et quelques peu efféminés...Valerian ! Voila ça lui revenait. Il avait une tâche bleu autour du cou et appartenait donc aux érudits de cette école, les Serdaigles.
Reportant son attention sur la professeur, Laverna inclina la tête la regard fixe :

"Bonjour professeur." dit -elle avant de traverser toutes les rangées, en prenant soin de poser à chaque fois sa main sur les bureau pour éviter les coins, ce qu'elle faisait machinalement maintenant et elle finit par s'assoir dans le fond, non loin derrière Valérian et Elise. En s'asseyant là,alors qu'elle sortait sa plume enchantée pour prendre les cours seule, Laverna était loin de se douter du sortilège qu'elle étudierait d'ici quelques minutes. Malgré la réputation de peureux qui collait à la peau des serpentard, elle n'était pas d'un naturel craintif. Sa seule phobie ? Les flammes...Pourquoi ? Regardez-la dans les yeux et jetez un coup d'oeil à son bras droit...

Michael avait passé sa première période à la bibliothèque, puisque les troisièmes années n’avaient pas de cours les mardi matin. Il y passait tellement de temps qu’il pensait à s’acheter un monocle, étant donné qu’il n’a plus qu’un œil, pour lui donner un air plus studieux. Quoi qu’à bien y penser, il ne paraitrait que plus snob… ce qui ne l’aiderait pas à passer inaperçu ou à garder de possible ami, qu’il ne s’était pas encore fait. Et tant mieux d’ailleurs, comme ça il ne serait pas déçu par l’attitude qu’ils adopteraient par la suite lorsqu’ils décideraient qu’il les empêchait d’être plus populaire. Cette pensée qu’il avait de façon répétée le sorti de sa lecture, comme d’habitude, ses souvenirs de jeunesse l’empêchait de se concentrer sur sa tâche. Frustré, il avait pris sa tête entre ses mains et pousser un long soupir destiné à chasser ses mauvaises pensées et lui permettre de se concentrer sur quelque chose de plus utile; son avenir. Lorsqu’il releva la tête, son regard croisa la grande horloge qui se promenait au dessus des têtes des élèves présents. Se serait bientôt l’heure du cours de sortilèges et enchantements; son premier depuis qu’il avait été transféré. Il espérait que l’enseignant serait plus indulgent que le directeur, et qu’il n’aurait pas à craindre une retenue pour ne pas savoir comment effectuer les manipulations demandés. D’ailleurs il faudrait qu’il envoie un hibou, ou qu’il parle à Élise de Serdaigle pour lui demander si elle pouvait l’aider en métamorphose. Enfin, avant de faire quoique se soit, il devait se rendre au troisième étage, en cours. Il ramassa donc ses affaires, il avait encore bien du temps devant lui pour se rendre en classe, et quitta son siège pour se diriger vers les couloirs.

Il n’eut pas à marcher bien longtemps avant de rencontrer l’escalier qui le mènerait un étage plus bas, là où se trouvait la salle de classe où il devait se rendre. Une fois l’escalier passé, il sentit celui-ci changé de place, au moins il avait attendu qu’il soit à nouveau sur terre avant de bouger, un luxe que certains de ses collègues n’accordaient pas à tous les étudiants. Michael avait été chanceux sur ce coup, il n’aurait pas à se perdre avant de se rendre en classe, et puis il fallait dire qu’il n’aurait pas apprécié étant donné qu’il n’y avait aucun élève de troisième année en vue qu’il aurait pu suivre jusqu’à son local. Tout de même un peu nerveux, le garçon traversa le couloir pour arriver devant deux massives portes de chênes. Il les poussa d’abord timidement histoire de tester leur poids et fut surpris de les ouvrir si aisément. Ayant maintenant la voie libre pour entrer dans la salle, le gamin passa sa tête par l’entrebâillement de la porte, et voyant quelques élèves qu’il avait aperçut dans ses autres cours de troisième, il se décida à entrer. Il dépassa quelques rangés, voulant se trouver une place à la fois en retrait, mais assez proche pour pouvoir voir l’enseignante qui se trouvait à l’avant. Avec un peu de chance, elle ferait une démonstration du sortilège d’aujourd’hui et il n’aurait qu’à imiter le mouvement ainsi que le ton de voix pour réussir… Avec un peu de chance, car évidemment il ne fallait pas que répliquer pour réussir un sortilège. Comme il se promenait entre les bureaux, il remarqua Élise assise à côté d’un autre de ses collègues de Serdaigle. Prenant son courage à deux mains, il s’avança vers les deux élèves de la maison bleu et s’assit à côté de la jeune fille. Tranquillement, histoire de passer inaperçu et surtout de ne pas avoir l’air d’être là pour discuter, il sorti son manuel ainsi que quelques éléments moldus servant à prendre des notes. Lorsqu’il eut finalement sorti tout son matériel, il jeta un regard en biais aux deux autres qui ne semblaient plus être pris dans une conversation très animée. Il décida donc de poser sa question, pourtant simple, mais qui constituerait probablement ses seules paroles de la journée étant donné sa grande timidité. Oui il pourrait sembler pathétique, mais il avait choisi ce mode de vie et il n’avait pas vraiment confiance en un mode avec plus de sociabilité. Regardant ses mains se tortiller d’elle-même, il n’avait pas le courage de regarder sa future interlocutrice, il s’éclaircit la gorge pour parler à la Serdaigle.

- Hum… Je suis désolé de vous déranger mais… Élise, M.Kragen m’a dit que tu donnais des cours de soutien en métamorphose et… bien… j’aurais besoin d’aide… je suis nul… Ses derniers mots s'étaient étouffés comme il tentait de les prononcer. Il était extrêmement gêné par la situation, jamais auparavant il n'avait eu à demander d'aide. Ou plutôt, il n'avait jamais osé en demander. Ça le stressait énormément.

Il devait être environ 10 heures moins cinq minutes. C'était le premier cours de la journée, mais pour le jeune Gryffondor cela faisait plus de deux heures qu'il était réveillé, debout. Il avait passé ses deux premières heures de la journée dans la bibliothèque à fouiner par-ci, par-là, en quête de quelque chose. Mais au final, il n'avait rien fait de bien intéressant. Ses devoirs étaient finis depuis la veille au soir. Bien sûr, il aurait pu flemmarder au lit, mais cela n'était point son style, loin de là. Non. C'était donc à partir de la bibliothèque, que le jeune Belacka rejoignit la salle de cours, premier cours de la journée, celui de sortilèges. D'après ce qu'il avait entendu, il y avait eu un changement dans le corps enseignant pour cette matière. Un peu plus tôt dans la semaine, soit la veille, il était passé devant le bureau du professeur. Du coup, il connaissait son nom, mais point son visage. Cela allait être une grande première. A plusieurs reprises, le jeune homme s'était trompé de couloir, et ce malgré lui. Les escaliers adoraient jouer des tours aux humains. Mais au final, Willy était là, devant la porte de la salle de cours.

En entrant dans la pièce, il y avait déjà un peu de monde. Des têtes qu'il reconnaissait assez facilement, et d'autre un peu moins, vu qu'il ne côtoyait pas ces personnes. Le Gryffondor salua en premier le, non, la professeure. Puis, il continua dans sa lancée avec Elise et Michael, qu'il avait vu plusieurs fois en cours. La place qu'il avait choisie se trouvait au deuxième rang, juste devant les Serdaigles, et le Poufsouffle en l'occurrence. Il restait encore un peu de temps pour les derniers retardataires. Pendant ce temps, Willy s'évertua à sortir de quoi prendre des notes, son manuel de sortilèges de niveau 3, et éventuellement sa baguette au cas où il en aurait besoin. Ce qui était fort dommage, c'était que le sujet du cours n'était pas affiché. Du coup, Willy ne pouvait pas feuilleter son livre, histoire de réviser un peu la théorie, en attendant le début du cours. Qu'à ne cela ne tienne. Il ouvrit le manuel et le compulsa histoire de voir s'il contenait quelques sortilèges fort intéressants.

Alissa était posté à l’avant de la classe et reprenait bruyamment son souffle pour avoir couru, sur une courte distance précisons-le, l’espace qui séparait son bureau de la salle de cours. Elle ne s’était pas cru si peu en forme, se devait être dû à la grossesse et au fait qu’elle ait abandonné la piraterie et donc les acrobaties quotidienne. Enfin, se n’était probablement qu’une question de temps avant qu’elle ne retrouve la forme étant donné qu’elle travaillait maintenant avec des jeunes et qu’elle avait l’intention de bouger, de les faire bouger mais également qu’ils la fassent bouger. Elle reprenait finalement son souffle, diminuant le rythme de sa respiration lorsque les grandes portes de chênes s’ouvrirent sur un élève de la maison des Serdaigle, ces sages représentés par le Grand Aigle qu’elle avait gentiment rebaptisé Alfred. Elle répondit à sa salutation d’un simple signe de tête. Était-elle malade pour ne pas avoir fait de galipette comme à son habitude? Non, en fait elle avait senti le garçon plutôt calme et posé, et avait également entendu la porte s’ouvrir à nouveau. Elle n’avait donc pas voulu effrayer la nouvelle arrivante par un de ses fameux discours sans queue ni tête, et puis le gamin maintenant assis au troisième rang ne lui avait donné aucune matière à discourir… La jeune Serdaigle qui entra peu de temps après son compagnon de maison ne lui donna pas plus matière à réplique. Les élèves semblaient dans leur bulle aujourd’hui, parlant très peu, le regard posé sur leurs effets, des zombies quoi! La fin de l’année approchait bien sûr, mais de là à ne pas saluer quelqu’un qui aimait parler et débiter toute sortes d’idioties sur son vécu inintéressant! Quand même, quelle honte! Et puis surtout… Ils ne s’étaient pas présentés, pourtant, elle n’avait pas fait parler la porte cette fois. Comment se faisait-il que les premières années, lorsque la porte de chêne les avait annoncé, c’étaient tout de même présenté, mais que les troisièmes, qu’elle connaissait nullement encore, préféraient faire comme s’ils se voyaient pour la Xième fois. Ne se laissant pas torturée plus longtemps par ses interrogations, la jeune femme s’approcha des deux Serdaigle, en se disant que les sages sauraient bien apporter réponse à sa question. Par la même occasion, elle entendit la phrase de la jeune bleu et ne put s’empêche de ne pas se mêler de ses affaires, comme toujours.

- Bien sûr que ça ne le dérange pas jeune fille. Tu imagine un garçon dérangé par le fait d’être assis à côté d’une jolie fille de son âge? Enfin, oui il sera dérangé, mais probablement pas d’un point de vue désagréable si tu vois ce que je veux dire… Non? Tu ne vois pas? C’est vrai que tu es peut-être un peu jeune pour ces histoires-là… La jeune femme leva les yeux au ciel, en poussant un soupir et secouant négativement la tête. Qu’elle pouvait être bête parfois! Elle pensait vraiment comme une vieille femme! Puis, redirigeant son regard vers les deux élèves, elle reprit; Mais dites-moi donc, charmants moussaillons, quels sont vos noms? Vous semblez bien connaitre le mien, mais je ne vous aie point vue depuis mon arrivée, il serait donc important, et apprécié de ma personne, que vous me dites vos jolies petits prénoms, car sinon, je serai bien obligé de vous en donner de nouveau!

Bien que cela ait pu paraitre comme une menace pour les deux élèves assis en face d’elle, la jeune femme voyait plutôt cela comme un jeu. Elle se plaisait déjà à leur trouver des surnoms loufoques comme Roumba, Elyo [Référant à Hey, yo!], Othilie, Charlesa. Oh oui, le garçon avait une tête de Charlesa! Et la jeune fille se serait… Hum… Pourquoi pas quelque chose comme Ambrine! Oui, ça lui irait magnifiquement bien. Donc dans moins de dix secondes, si aucun son n’osait sortir de leur bouche, ils hériteraient de ces deux jolies, mais étranges prénoms, Alissa la Grande en avait décidé ainsi. Elle se tenait devant eux, un sourire plutôt inquiétant aux lèvres lorsqu’elle fut dérangée dans sa profonde réflexion par un bruit de porte qui s’ouvrait à nouveau. Oh et puis zut, le décompte serait retardé pour Ambrine et Charlesa! Elle espérait presqu’ils soient trop timides pour lui dire leur nom, comme ça elle pourrait leur en attribuer un, que se serait rigolo comme classe si elle devait tous les rebaptisés. Mais bon, le temps était à une autre, une autre personne qui venait de franchir le seuil du local de sortilège, le passage entre le monde normal de Poudlard et loufoque de l’enseignante. Cette élève était, Alissa le savait, une jeune fille de Serpentard du nom de Laverna MacEwan semi-voyante. Et l’enseignante le savait car elle avait réussit à ne pas s’assoupir sur cette portion de notes que son prédécesseur lui avait laissé. Et puis, elle avait tellement trouvé cela intéressant d’enseigner à quelqu’un qui voyait à peine, elle avait carrément dévoré les brefs passages où l’enseignant avait parlé de la jeune fille, et ce même si les commentaires avaient pu être peu flatteurs… ou encourageants en matière de sortilèges! L’élève en question, après avoir visiblement fait une reconnaissance des lieux comme elle le pouvait, se décida à prendre place dans le local puis à s’adresser au professeur. Bien qu’elle n’aie prononcé que deux mots, Alissa trouva de quoi lui répliquer un bon paragraphe de babillage inutile.

- Bonjour élève! Le professeur… hum… truc machin chose là, celui qui était là avant en bref, m’a un peu parlé de toi. Du moins, il a eu la gentillesse de t’épargner des explications que tu dois être habituée de répéter. Enfin, tout ça pour te dire que dans cette matière cela ne devrait pas te poser de problème si tu as suffisamment confiance en toi! Et si jamais, petite matelote, tu as de la difficulté avec un sortilège, je préfère que tu viennes me voir plutôt que tu ne quitte le navire! Capitche?

Elle regarda la jeune fille dans les yeux, car bien qu’elle ait perdu une partie de sa vue, elle savait qu’il serait plus offensant pour la jeune fille si elle cherchait à regarder ailleurs plutôt qu’à la considérer comme une personne normale en la regardant comme lorsqu’elle s’adressait à un autre, c’est-à-dire avec un peu trop de présence et de folie. Lorsqu’elle fut assurée que la jeune fille eut compris son message, d’une façon qui échappe même à la joueuse, elle se tourna vers les Serdaigle, qui étaient placés juste derrière elle, pour voir qu’une nouvelle arrivée avait échappé à ses oreilles. En effet, un Poufsouffle s’était faufilé jusqu’aux côtés des Serdaigles sans qu’elle n’ait entendu quoique se soit; elle devait être bien trop concentré dans le choix de ses mots pour la Serpentard. Oui, il était impossible qu’elle soit devenue sourde… bien que les premières années l’en aient brièvement fait douter lors de leur dernière rencontre. Quoiqu’il en soit, ce petit Poufsouffle n’allait pas lui filer entre les doigts comme ça! En plus, il se permettait de bavarder avec la Serdaigle à côté de lui alors que quelques instants plutôt elle s’était intéressée à son compagnon de maison. En temps normal elle ne s’en serait pas mêlée… quoi que non, elle s’en serait surement mêlée, mais les histoires d’amour des jeunes étaient tellement compliquées! Pas comme les siennes, tellement simples, surtout quand on décide d’aimer la personne que l’on hait. Oui, très simples les histoires des adultes… Mais pour en revenir à ce pauvre Poufsouffle, il n’avait pas eu la gentillesse, et surtout la galanterie de la saluer en arrivant, le fait qu’elle soit entrain de parler avec une autre élève et qu’il ne l’ait pas salué pour cela ne lui traversa même pas l’esprit, elle se dirigea droit vers le vilain pour le réprimander.

- Oui, j’espère bien que tu es désolé bonhomme parce que tu les as affreusement dérangé. Oui oui, affreusement, tu n’as ab-so-lu-ment rien à faire à côté de cette jeune fille qui , je la soupçonne, je dis bien soupçonne, je suis pas sûre, d’avoir un certain intérêt pour son camarade de maison Donc, faudrait pas que tu les dérange trop longtemps! Tu peux me jaser ça à la place tiens! Je suis très sociable et je peux peut-être t’aider! Tu es nul en quoi alors? Oh et puis fait pas cette tête là, ils auraient tous su que tu étais nul en quelque chose un jour! Alors… j’attends!

Mais elle n’attendit pas très longtemps, la porte s’ouvrit à nouveau sur un Gryffondor cette fois, et la jeune femme se désintéressa bien vite du garçon de la maison des noir et or. Elle avait une nouvelle proie à torturer psychologiquement; chose très peu rassurante pour le nouvel élève qui ne lui avait même pas adresser un signe de tête alors qu’elle se tenait juste derrière lui. La capitaine de ce navire improvisé en vint à se demander si elle n’était pas subitement devenue invisible, car deux de ses élèves ne semblaient pas l’avoir vu, mais un d’entre eux préféraient visiblement plus la compagnie de ses livres que celle de ses camarades! Il feuilletait ses bouquins, comme s’ils étaient ses seuls véritables amis, et sans vouloir offenser les érudits, c’était plus aux Serdaigles qu’on associait généralement ce genre de comportement. Ne se laissant pas abattre par l’attitude du Gryffondor, la jeune femme monta sur le coussin, puis sur la table, qui la séparait de son élève, et du haut de son perchoir, elle mit tout en œuvre pour faire sursauter l’élève qui ne semblait pas savoir qu’elle se trouvait juste derrière lui.

- Ohla petite homme! Rangez-moi ce livre vite fait, je croyais avoir dis à tous de ne pas amener d’objets personnels dans cette classe! C’est à croire qu’en plus de m’ignorer vous ignorer les messages importants! Avez-vous une tête petit lion ou sert-elle seulement de décoration? Oh, les rimes semblent devenir faciles… Bien! finit-elle par dire en sautant à pied joint de la surface de bois qui servait de bureau, tout cela pour se retrouver aux côtés du Gryffondor et lui prendre ses choses avant qu’il n’ai pu dire un mot. Vous les récupérerez à la fin du cours, pensez à venir me voir parce que moi je vais l’oublier!

Les effets du Gryffondor en main, elle retourna à l’avant de la classe et les donna à Miranda Fauconnette, le portrait placé juste aux côtés d’un Nicolas Flamel dont la bouche avait été bâillonnée par l’enseignante étant donné ses interventions dans le cours des premières années. Il ne se gênait tout de même pas en matière de regard, et en lançant un plutôt fâché à l’enseignante lorsqu’elle passa tout près de lui. L’auteur des livres de sortilèges et enchantement pris les effets qu’on lui tendait et les mit à l’abri à côté de son fauteuil, tout en tentant de rassurer l’élève rouge et or d’un clin d’œil. Alissa le savait, elle en prendrait soin, et même si le Gryffondor n’avait pas aimé cette humiliation publique, il lui avait fallu un exemple, et elle savait que cet incident ne devrait plus se reproduire. Bref, ceci fait, elle enchaîna avec le sujet du cours.

- Ceci dit et fait moussaillons, débutons ce cours, voulez-vous ou voulez-vous pas… Euh non, que vous le vouliez ou non… ou quelque chose comme ça! Quoiqu’il en soit, nous commençons et je veux que… que vous Monsieur le Gryffondor qui n’a plus de livre auquel se référer pour répondre à ma question, vous m’expliquiez ce qu’est le sortilège d’aujourd’hui; Incendio. À quoi sert-il et d’où vient-il? Si vous n’êtes nullement capable de répondre à ces questions je vous autorise à demander de l’aide à votre collègue de Poufsouffle qui semble oublié qu’il existe un professeur et d’autres élèves dans cette classe en dehors de sa collègue de Serdaigle!

[HRP : J’en profite pour dire que j’aimerais que vous me remplissiez la fiche sur le Panneau d'Affichage, c’est deux points donnés à votre maison si vous le faites, autrement c’est un beau gros « 0 », quoique ça ne change rien à votre vie je le sais. Very Happy

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Alissa Ilario. Mouais, Willy venait de la classer dans le mauvais compartiment. En aucun cas, elle ne rejoignait les autres professeurs qu'il jugeait intelligent. D'un certain point, on pourrait dire qu'elle était sourde et aveugle. Willy n'avait eu aucune réponse de sa part quand il la salua dès son entrée dans la salle. Du coup, pour combler ce grand vide, et surtout parce qu'il s'en moquait à cet instant, feigna l'indifférence. Peut-être ne portait-elle pas les Gryffondors dans son coeur, cela expliquerait son absence de "Bonjour, jeune homme". Mais à peine venait-il de prendre une place qu'elle monta sur ses grands chevaux. serait-elle la cible d'une attaque de puces. Bof, en attendant le début du cours, Willy préférait revoir ses sortilèges. Qu'y a-t-il de mal à ça ? Pas grand chose, du moins aux yeux d'un professeur sain d'esprit et intelligent, ce qui ne semblait pas être le cas ici. Ben, peut-être avait-elle une once d'intelligence, mais il était clair et net qu'elle n'était pas fûtée. Soupir de déception. Le jeune Belacka espérait grandement avoir un cours normal avec un professeur normal. N'était-ce pas trop demandé ? Mais personne ne se soucia de sa réclamation intérieure. Il fallait faire avec. Le livre était ouvert sur le dernier sortilège que le professeur précédent leur avait appris, si on pouvait parler d'apprentissage, bien sûr. Soudain, il sentit quelque chose derrière lui. Alissa Ilario ne semblait pas vouloir rester en place. Et hop, elle se leva et monta sur une table, signe que cela n'allait pas trop dans sa tête. Une personne sensée ne monterait pas sur une table, alors là, loin de là. Mais bon, cela ne faisait que confirmer les pensées que Sir Gryffondor avait d'elle. Devait-il feindre la surprise quand elle arriva à coté de lui, sachant qu'elle se trouvait derrière lui au départ, ou marquer l'indifférence. Hum, et si on faisait les deux. Boum, le corps du jeune Belacka marqua la surprise, mais son esprit était totalement indifférent. D'ailleurs, ses yeux le trahissait peut-être. Mais allait-elle le voir ?

Quoiqu'il en soit, elle n'arriverait pas à lui faire peur. Il avait vu bien pire plutôt dans sa jeunesse. Et puis, vu qu'il savait qu'elle était derrière lui, qu'il la sentait et voyait ses mouvements - elle n'était pas invisible donc du coup on pouvait voir ce qu'elle faisait - Willy se montrait intérieurement indifférent et restait dans son livre. Ca y est, elle avait fini par arriver à sa hauteur. Exploit ? Willy s'en moquait. Soudain, elle déblatérait. Petit Homme, elle s'était vu elle. Bon, soit, le cours allait commencer donc normal qu'elle veuille qu'il arrête. Mais Willy se rappela fort bien que ce n'était que son premier cours, à cette professeure. Donc, comment leur aurait-elle dit qu'il ne fallait pas apporter d'objets personnels. Et puis c'était des objets scolaires tout l'attirail qui attendait sur le bureau. Hum, aveugle était le mot qui lui revenait à cet instant en tête. Il ne voyait que ça dans son esprit, elle était aveugle. En y repensant, il avait cru voir une note sur le panneau d'affichage qui en parlait, du moins, il parlait de livre de potions et non de livre de sortilèges. D'ailleurs, ce serait fort débile de venir avec un livre totalement hors cours. Il était sur le point de le fermer quand elle se mit à parler de tête. Ben celle de la prof devait être vide.*Et la tienne, elle est pleine ou vide ? Non mais, sans blague. C'est pas avec cette attitude qu'elle va intéresser les élèves. Elle va plutôt les faire fuir* Rire intérieur, histoire de ne pas couper les rimes de la prof, comme elle venait de le dire. Et pendant qu'elle rimait, elle s'empara de tout ce qu'il y avait sur la table, ne laissant pas le loisir au jeune homme de ranger ses affaires ce qui aurait évité de la déranger. Fallait pas qu'elle se fatigue. Mais là, il constata qu'elle n'était vraiment pas fufute. Sa table était vide. Ah moins que... Il garda son idée bien à lui, en attendant de la dire, ce qui dit en passant ne tarderait surement pas. Mais si elle croyait l'humilier, c'était raté. Son attitude, son regard marquait l'indifférence totale. C'était assez bizarre pour une personne de son âge, mais une fois qu'il s'était fait une idée sur une personne, si celle-ci semblait intéressante, il serait vivant, mais là, c'était bien loin du compte. En aucun cas, elle n'était intéressante, d'ailleurs, cela commençait à le fatiguer de voir des personnes comme elle. Où est passé le temps où les professeurs semblaient normaux ?

Willy Belacka suivait Alissa Ilario avec ses affaires. Chance ou malchance de ne plus les avoir ? Hum, je dirais, chance bien sûr. Un léger sourire soudain s'afficha sur les lèvres du jeune homme. Mais bon, ayant le dos tourné, elle ne pouvait le voir. Tant pis, Willy reprendrait ses objets "personnels" à la fin du cours. Tant que la prof était loin d'eux, le jeune homme pouvait dormir sur ses deux oreilles. De toute façon, vu la tournure du cours, il allait surement dormir. Il se trouvait dispenser de travaux pratiques. Quelle aubaine. Oh, elle revenait par ici. Indifférence enclenchée. D'ailleurs, pourquoi était-il le seul à subir ce petit manège. Il y avait bien un Serdaigle qui avait sorti ses affaires. Il le savait, il se trouvait juste derrière lui. D'ailleurs, il était arrivé avant lui, donc Alissa Ilario aurait du s'en apercevoir. A moins, qu'elle préfèrait les jeunes hommes qui avait de l'audace. Mais bon, le cours commençait avec une première question spécialement pour lui : Incendio.

- Comment, vous ne connaissez pas le sortilège Incendio ? Et vous vous prétendez professeure de sortilèges, commença-t-il par dire, juste histoire de dire qu'il avait du répondant, et peut-être aussi pour amuser la galerie, malgré le fait qu'il avait une attitude sérieuse. Cette école est tombée bien bas. Bon, au lieu de me prendre mon livre pour le confisquer, vous auriez mieux fait de le consulter. Mais comme je suis gentil aujourd'hui, je vais essayer de vous expliquer. Alors, Incendio, ce mot vient du latin Incendo, qui veut dire mettre le feu. Donc dans un sens, c'est un sortilège qui permet d'allumer un feu. C'est un sort facile à utiliser et très pratique pour allumer une cheminée. Il est possible aussi de faire apparaitre des flammes bleues, un feu vif quoi. Vous voulez que je vous fasse une démonstration madame ?

Mais, il avait décidé de ne pas le faire. D'ailleurs, à bien regarder, elle l'en avait dispenser.

- Oh, j'y pense, même si c'est un sort facile, c'est tout de même très dangereux de s'amuser avec le feu. Je vous déconseille de l'utiliser, vu que vous semblez ne pas le connaitre. En tout cas, je vous remercie de m'avoir dispensé des travaux pratiques, avait-il dit en regardant furtivement sa baguette qui se trouvait sur le fauteil avec le reste de ses effets personnels. Au moins, je sais que vous aimez les Gryffondors, puisque vous me dispensez de cours. Ah moins, que... Non, ne me dites pas que... C'est peine perdue madame. Je suis déjà pris, d'une part, et d'autre part, vous n'êtes pas du tout mon style de femmes. Et je crois que cela serait mal vu de voir un élève et un professeur ensemble. Mais bon, vous me flattez. J'admets que je suis pas trop mal dans mon genre. Mais ce n'est pas une raison pour me favoriser face aux autres élèves. Ce serait assez gênant pour eux et pour moi qui ne veux en aucun cas être favorisé. Mais comme vous tenez tant que ça à me dispenser et à me faire des faveurs, je les accepte, mais seulement pour cette fois, pour ce cours-ci uniquement. J'aimerais à l'avenir être vu comme un élève et non comme votre futur amant.

Il était fort possible que l'image d'Alissa Ilario ait subitement changée tout d'un coup. Bah, dans un sens, c'était de sa faute. Elle avait tout fait pour que cela arrive. Willy n'en était pour rien. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle seule. C'était bien elle qui avait pris ses effets, et qui lui avait posé la question. Le jeune Belacka n'avait fait que répondre à la question et extrapoler le reste. Cela donnait du style. Mais bon. Après tout ce petit blablatage, Willy retourna dans son indifférence, attendant la suite des évènements.

Alors qu'elle avait entamé sa discussion avec son voisin, Elise fut subitement dérangée par la professeur venant suggérer une idylle entre eux. Qu'elle drôle d'idée! Et en même temps, en y réfléchissant, Elise se mit à rougir traduisant une certaine gêne. Elle lança un regard en biais à Valerian mais ne sembla pas être repérée. Alyssa leur demanda alors leurs prénoms et, après une seconde d'hésitation, Elise répondit:

-Elise Fetheredcat madame.

Mais à peine l'avait-elle dit que la professeur partit voir une nouvelle arrivante, Laverna. Soulagée de ce départ, Elise reprit un peu de contenance quand Michael arriva. Il s'assit à côté d'elle sans rien dire d'abord puis finit par se tourner vers la jeune fille et lui adresser la parole. Ainsi il avait entendu dire qu'elle faisait du soutien en métamorphose.

-C'est exact, j'en faisais mais la salle est présentement occupée pour les révisions pratiques alors il n'y en a plus jusqu'à l'année prochaine...

Puis elle comprit qu'en fait, il avait besoin de soutien maintenant.

-Bon écoute, tu me donneras ce soir tes disponibilités pour la semaine à venir et j'essaierais de nous trouver une salle, ça te va?

Mais avant qu'il ne puisse répondre, la prof était revenue pour de nouveau insinuer que la jeune fille pouvait avoir plusieurs garçons en vue... Willy était arrivé entretemps et, sans prévenir, Alyssa s'attaqua à lui. LA dialogue qui s'en suivit fit ouvrir de grands yeux à la serdaigle et ce n'était pas la réaction de l'enseignante mais celle du gryffondor qui l'étonna le plus. Comme il se permettait de ces réflexions! Ce croyait-il plus fort qu'un professeur? Décidément, le côté prétencieux de Willy avait tendance à sortir de plus en plus ces temps-ci. Elle écouta la suite concernant le srt incendio et attendit qu'ils soient obligés de passer à la pratique.

Michael venait à peine d’ouvrir la boucher pour formuler sa première phrase de la journée –car oui il avait respecté la consigne du silence à la bibliothèque durant l’avant-midi -, qu’une hurluberlue qui se disait enseignante lui sauta presque littéralement dessus! Lui qui venait de réunir tout ce qu’il avait de courage pour parler à Élise fondit, au sens propre du terme, en se callant sur le cousin pour tenter de se cacher sous la surface de bois tellement il avait honte. Honte de quoi? D’un point de vue purement objectif il n’avait rien fait, mais il détestait être la tête de turque, d’attirer toute l’attention sur lui. Et il savait que cette enseignante aimerait probablement le martyriser à cause de cela. Elle lui demanderait de faire des démonstrations de sortilèges qu’il ne connaissait pas et il serait à nouveau profondément humilié et ne voudrait plus se présenter en cours. La figure à moitié cachée derrière la surface de bois - les élèves en arrière ne pouvait plus qu’observer une petite quantité de ses cheveux – il encaissa sans broncher les commentaires de l’enseignante à propos de sa présence indésirable et du fait qu’Élise avait le béguin pour le Serdaigle placé un siège plus loin. Il ne voyait pas trop en quoi il devait subir toute ses conneries, étant donné qu’il n’était pas placé entre eux mais bien à côté d’elle. Et puis il n’était pas là pour la draguer, mais bien pour lui demander son aide parce qu’en matière de métamorphose il était, comme il l’avait dit et que l’enseignante s’évertuait à le crier à tout le monde, nul. Complètement terrorisé par la personne qui vantait ses talents de sociabilité –que lui n’avait pas et qu’il se fichait éperdument d’avoir- le gamin chercha du regard une personne qui pourrait le sortir de ce pétrin. Il aurait voulu dire quelque chose du genre : « Ça ne vous regarde pas, mêlez-vous de vos oignions. », mais il n’avait pas la force ni le courage pour ça. C’était d’ailleurs pour ça qu’il n’était pas dans la maison des Gryffondors… Il était probablement le gars le plus peureux et soumis que la Terre n’ait jamais connu, du moins c’est ce qu’il croyait à cet instant précis puisqu’il ne savait pas trop ce qu’il pouvait répondre à la dame. Il n’allait quand même pas commencer à lui étaler tous ses déboires devant la classe entière, et ce n’était pas à elle qu’il s’était adressé mais à Élise! C’était à elle que son professeur, et accessoirement directeur, lui avait disons sommé de parler de son problème flagrant de maîtrise de la magie et d’intérêt pour l’apprentissage pratique durant les cours.

Donc, il regardait désespérément autour de lui dans l’espoir de trouver quelque chose à quoi se raccrocher ou que quelqu’un puisse attirer l’attention de l’enseignante ne serait-ce qu’un court moment, mais un moment assez long pour qu’il puisse fuir la salle de cours, lorsqu’il vit Willy le saluer et prendre place juste derrière l’enseignante. Oui, il avait souhaité quelqu’un qui fasse diversion un moment, mais peut-être pas quelqu’un qu’il appréciait pour l’avoir aidé dans un cours! Pourquoi? Pourquoi est-ce que ces prières étaient-elles exhaussées de manières aussi désastreuses? Dieu lui en voulait-il à ce point? L’univers tout entier se liguait-il contre lui? Hum non… trop peu probable, l’univers tout entier le connaissait pas et Dieu, probablement encore moins étant donné que Michael ne le priait qu’en situation de grosse panique. À noter qu’il ne croyait pas vraiment non plus en une entité supérieur, c’était seulement pour la forme; celle du garçon qui fait semblant d’avoir un ami plus puissant que lui et qui est en mesure de le sortir de situation fâcheuse. Voyant qu’elle s’en prenait maintenant à Willy, d’une façon plutôt étrange étant donné que le Serdaigle et lui-même avait tous deux leurs effets personnels sur leur bureau, le gamin poussa un faible soupir de soulagement, mais également de peur quant à ce qui pourrait s’en suivre. Subtilement, afin de s’épargner une nouvelle humiliation publique, Mike rangea tout ce qu’il avait mis sur la table dans son sac, incluant sa baguette. Lorsqu’il leva ensuite les yeux il vit l’enseignante s’éloigner avec les effets de Willy et les donner à la dame du cadre… cadre qu’il n’avait pas remarqué en entrant mais qu’il ne jugeait pas bon de s’approcher non plus! Complètement déboussolé par le comportement de l’enseignante, le jeune homme n’entendit presque pas les paroles d’élise, paroles destinées à répondre à sa question. Lorsqu’il perçut finalement les mots qu’elle enchaînait, il se tourna vers elle et sembla reprendre contact avec la réalité. Il était effectivement resté, tout ce temps, caché sous la table, mais entendre la voix d’Élise le ramena à la réalité et il se décida à se rasseoir convenablement. La table devant lui étant maintenant vide, la gamin y étendit ses bras, regardant toujours Élise lorsqu’elle lui annonçait qu’en fait il n’y avait plus de salle où elle pourrait lui donner des cours de soutien. Prenant subitement un air apeuré, qui apparemment fut très bien décodé par Élise qui tenta de le rassurer en lui promettant qu’elle l’aiderait quand même, le gamin se mordit la lèvre inférieure si fort qu’il en coula un mince filet de sang. Bien qu’elle vienne de lui dire qu’ils pourraient s’arranger, le garçon avait eu la peur de sa vie; vous imaginez, redoubler? Il se serait surement suicider, enfin pas à ce point là, mais il ne se serait pas représenté l’année d’après. Quoiqu’il sache que sa mère l’y aurait forcé. Enfin voilà, il n’aurait pas à mourir ou à se cacher pour le reste de sa vie.

- Merci… Dit-il simplement, si bas qu’on aurait pu croire qu’il venait de soupirer. Je te les donnerai ce soir c’est promis…

Mais il savait que cette précision avait été inutile, avec la tête qu’il tirait, Élise pouvait très bien savoir par elle-même qu’il ne faillirait pas à se devoir et qu’il serait présent à l’endroit qu’elle lui indiquerait. Enfin, ceci étant réglé, Michael devait faire face à un autre problème car après s’en être pris au Gryffondor, elle lui avait demandé d’expliquer le sortilège d’aujourd’hui et, s’il avait de la difficulté à l’expliquer à la classe, il pouvait compter sur le Poufsouffle. Et le Poufsouffle en question s’était lui! Lui qui ne connaissait rien en sortilèges! Lui qui était nul en tout - sauf peut-être en cuisine! Lui qui… tremblait de peur à l’idée d’avoir à parler à l’ensemble de la classe. Enfin trembler est un grand mot, tout son corps ne tremblait pas, mais ses mains se tortillaient comme jamais, trahissant ainsi sa nervosité. Il espérait, bien qu’il ne doute pas de l’intelligence de Willy, que le Gryffondor saurait répondre aux questions de l’enseignante. Mais… Car tout semblait aller de travers depuis qu’il avait mis les pieds dans le local, le Gryffondor vit, dans les propos de l’enseignante, la possibilité de la ridiculiser et donc de se mettre les pieds dans les plats. La première partie de son monologue, quoiqu’un peu directe et mesquin au début, fut tout de même constructif et respectable, mais ce qui s’en suivit! Dire qu’un professeur pouvait nous trouver de son goût, ce n’était pas être un peu imbu de sa personne? Et puis lui dire que Poudlard était tombé bien bas en l’engageant, lui dire qu’elle faisait semblant d’être compétente, lui dire… Tout ce qu’il avait dit! Mais il avait oublié que c’était un professeur! Une de ses personnes qui avait ce qu’on appele de l’autorité. Et de l’autorité c’était… avait-il vraiment besoin de définir ce qu’elle était en mesure de mettre comme conséquence au Gryffondor? S’étranglant de peur avec sa salive, le gamin toussa un peu avant de souffler quelque chose à Willy, quelque chose qui ressemblait un peu à…

- Willy… Euh… Non… C’est pas… Willy… Pas une bonne idée! Arrête… C’est… T’es fou… Tu vas… Arg… la gaffe… On est mort…

Il avait lâché la dernière phrase, la seule complète d’ailleurs, comme s’il s’agissait d’une évidence et que la possible conséquence dont Willy pouvait hériter s’appliquerait à lui et à l’ensemble de la classe également. Il jeta un regard désemparé à Élise et un terrifié à l’intention de l’enseignante. Devait-il dire quelque chose pour contredire le Gryffondor? Se produire en spectacle comme il venait de le faire? Hum non… très peu pour lui. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris? Ne pouvait-il pas juste… juste… faire… Bien faire quoi au fond? Il avait été humilié et rendait la monnaie de sa pièce à l’enseignante, son comportement était justifiable quoique pas très respectueux. Mais, oui il lui semblait qu’il y avait un mais qui s’appliquait à cette situation. Un mais qui ressemblait beaucoup à quelque chose comme. C’est une adulte ayant pleinement autorité sur l’ensemble de la classe qui enseigne comme elle le souhaite selon les règles qu’elle souhaite appliquer dans cet espace délimité. Et selon ce mais, Mike était certain que Willy venait de signer son arrêt de mort. Après tout, l’enseignante se prenait pour un capitaine, elle pouvait bien le jeter par-dessus bord, c’est-à-dire le jeter par la fenêtre.