Demeure Hawkins, sortie de Paris [France]

La petite demeure de la famille Hawkins se trouve au-dessus de la boutique de l'antiquaire, Albert Hawkins, à la sortie de Paris. Elle n'est pas bien grande mais on peut y vivre à trois, avec une salle de bain, une cuisine et un petit salon en plus de trois chambres. Bien entendu, l'arrière cours est utilisé pour entreposer de vieux meubles un peu encombrants. Anna a donc sa propre chambre dans laquelle elle a accroché de nombreuses photos des champions de Quidditch d'Angleterre. A l'intérieur on a juste la place de rentrer un bureau, une armoire et un lit, et le tout est éclairé de la lumière du soleil qui passe au travers de la petite fenêtre de toit.
La chambre de Gregory quant à elle, est remplie de photos expliquant la place des dragons sur la chaîne alimentaire ou montrant un troupeau de dragons dans les montagnes de Suisses. Et enfin la chambre d'Albert est à moitié vide, simple et même froide. Un lit double toujours recouvert de draps blancs et des rideaux bleus marines ne laissant que très peu passer la lumière.
Le rez-de-chaussée est en réalité la boutique où l'on peut trouver toute sorte d'objets anciens datant d'il y a plusieurs siècles. Les objets magiques sont entreposés dans l'arrière boutique afin que les moldus ne puissent pas tomber dessus, si un sorcier désire les voir il doit donner le mot de code qui est: "l'araignée au plafond est verte".

Le jour s’était levé depuis déjà deux bonnes heures sur Paris et le soleil venait narguer Anna, assise au comptoir de la boutique de son oncle les yeux mis-clos. L’été était plus que présent et la chaleur insupportable qui envahissait les rues de la ville poussait les habitants à allumer dès qu’ils en avaient l’occasion leur ventilateurs pour se délecter d’une brise artificielle mais légère. Bien entendu, en tant qu’antiquaire de souche, Albert Hawkins ne possédait pas un tel luxe, et sa pauvre nièce désespérait de voir une bourrasque ouvrir violemment la porte de la boutique pour venir lui soulever les cheveux. Sa dernière visite chez le coiffeur ne gâchait d’ailleurs rien à son physique habituel : sa chevelure noire ne lui arrivait plus jusqu’au bas du dos mais au niveau des omoplates, ce qui lui donnait un aspect plus moderne, plus à la mode comme s’en vente toutes jeunes filles de son âge. Accoutrée d’un débardeur jaune et d’une jupe blanche à dentelle, Anna s’était vue chargée de la surveillance de la boutique pendant qu’Albert allait livrer un ancien secrétaire dans le centre-ville. La jeune anglaise avait alors sautée de joie, pensant pouvoir examiner chaque objet précieusement conservés, mais après un tour de quelques minutes à peine, la curiosité de la Serdaigle s’était transformée en un ennui débordant.
Cela faisait plusieurs semaines à présent qu’Anna n’avait pas vue ses amis ni même reçut de message ou de lettre, et elle avait beau s’assurer chaque matins que Nil n’avait pas laissé ne serait-ce qu’un bout de parchemin dans sa cage, rien n’arrivait, comme si le temps s’était arrêté autour de la boutique. Le pauvre oiseau se voyait disputé sans savoir pourquoi et finissait toujours ses journées perchée dans l’arbre de la cour arrière du magasin. Exceptionnellement en cette chaude matinée d’été, Anna n’avait pas vérifiée son courrier, trop lassée de ne rien recevoir, et de ce fait, Nil ne se privait pas de la compagnie de sa maîtresse, confortablement installée sur un vieux perchoir à perroquet derrière le comptoir. Horus quant à lui vaquait tranquillement à ses activités favorites, à savoir la chasse au rongeur. Cela faisait trois jours que le fléreur rapportait des souris à Anna en guise de cadeau, mais la gamine poussait un cri de dégoût à chaque fois qu’elle découvrait le cadavre sur son lit ou dans ses chaussures. Tout cela n’avait rien de réjouissant ni même d’excitant et Anna commençait à somnoler en essayant de se réciter ses cours de métamorphose. Cette matière n’avait toujours pas suscité d’intérêt chez elle et la simple idée de devoir retourner aux cours de Kragen l’année suivante la gênait d’avance. Elle devrait aller demander des cours de soutiens à Elise même si son amour propre en prenait un coup.

Il pleuvait abondamment et le soleil avait du mal à percer l’obscurité environnante des lieux. Anna ne savait pas où elle était ni même ce qu’elle faisait ici, tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avançait à l’aveuglette dans ce qui semblait être une forêt enneigée. Des sons inquiétants raisonnaient un peu partout autour d’elle et un râle étrange se rapprochait, provenant de la direction dans laquelle elle se dirigeait. Cherchant à tout prix à percer l’obscurité du regard, Anna reconnut une masse difforme lovée dans un fossé. C’était une accromentule, dont le souffle produisait un ronflement grave. Ses huit pattes se mirent en mouvement en sentant la présence de la Serdaigle qui ne s’arrêtait toujours pas d’avancer. Elle poussa alors un cri d’horreur en s’apercevant qu’une multitude de lames étaient enfoncées dans l’abdomen de la créature qui fixait à présent sur Anna un regard désolé. Le ronflement se transforma en une voix grave mais jeune qui s’adressait directement à elle.

-Pardonne moi Anna, je n’ai pas réussit à te sauver, j’aurais tellement voulut pourtant…
-Alexein, mais qu’est-ce que? Pourquoi es-tu dans cette état? Comment savait-elle le nom de l’accromentule, elle l’ignorait.
-Ne m’attend pas et sauve toi, ta famille à besoin de toi…elle te cherche depuis des mois à présent…
-Ma famille ? Mais pourquoi? Où sommes-nous?
-Elle arrive Anna, cours, éloigne toi le plus possible de cet endroit maudit !
-Courir? Mais et toi?! Elle sentait son cœur battre de plus en plus rapidement.
-Laisse moi, sauve ta vie, elle importe plus que tu ne le crois, plus que toutes celles de ta famille…
-Ma vie? Est-ce que, est-ce que ça a un rapport avec les gardiens?

Mais l’accromentule n’eut pas le temps de lui répondre, qu’un poids soudain oppressa son épaule droite et la poussa à faire volte-face et à se retrouver en face de Gabrielle, un sourire cruel inscrit sur les lèvres.

Anna se réveilla en sursaut, les yeux perdus dans le vide, le visage couvert de sueur. Horus ronronnait à ses pieds et Nil poussait des hululement agaçants. Le soleil à l’extérieur avait disparut derrière un rideau de nuages qui donnait l’impression qu’il allait bientôt pleuvoir. La jeune fille jeta un œil à la vieil horloge à côté d’elle, il était deux heure de l’après-midi. Malgré cette heure tardive, Albert ne semblait toujours pas rentré de sa livraison et Anna en profita pour se lever et rejoindre la cuisine pour se passer de l’eau sur le visage. Son cœur battait encore la chamade, comme si son cauchemar avait réellement eut lieu. Pourquoi rêvait-elle soudainement de Gabrielle ? Comment connaissait-elle cette accromentule qui s’était apparemment sacrifiée pour elle ? Encore des questions qui allaient lui tourner dans la tête, inlassablement comme des vautours guettent leur proie.
Le tintement de la cloche d’entrée ramena Anna à la réalité. Elle ferma le robinet et se précipita de nouveau derrière le comptoir, espérant revoir son oncle. Malheureusement pour elle ce n’était pas un homme qui se trouvait à l’entrée mais plutôt une femme de forte ossature qui posait sur chaque objets un regard incrédule. Ses cours cheveux blonds étaient attachés en une vulgaire couette et recouverts par un chapeau vert de mauvais goût. Bientôt la cliente, enveloppée dans une robe verte à pois blancs, se trouva en face de la jeune fille et se pencha en avant pour murmurer « l’araignée au plafond est verte ». Anna comprit aussitôt qu’il s’agissait d’une sorcière et lui adressa un sourire signifiant que le message était bien passé. La femme se redressa alors et la fixa d’un regard dure et sérieux.

-Il faut à tout prix que je te montre quelque chose Anna, c’est une question de vie ou de mort.
-Vous connaissez mon nom?
-Pas le temps pour les bavardages, emmène-moi dans l’arrière boutique pour que nous puissions utiliser ta poudre de cheminette.
-Ma poudre de cheminette mais…

Pas le temps de terminer, la femme s’empara de son bras et l’entraîna avec elle dans l’arrière boutique magique qui se trouvait sous une trappe derrière le comptoir. Une fois en bas, La multitude d’étagères comportant bibelots et autres aux formes et aux couleurs étranges apparurent à la vue des deux sorcières sous l’effet d’une lampe magique, qui retenait un génie disait Albert. Toujours tirée par la sorcière, Anna commença alors à slalomer entre ces divers objets et due éviter à plusieurs reprises des extrémités si pointues qu’elle auraient put percer n’importe quelle armure. Par chance, ou pas, les deux sorcières arrivèrent rapidement devant une cheminée ancienne recouverte de poussière. L’inconnue s’empara d’un petit pot sur le manteau et versa une bonne poignée de la poudre verte qu’il contenait dans sa main avant de s’accroupir pour pénétrer dans le foyer sale et usé. Malgré sa taille de guêpe, Anna avait beaucoup de mal à gesticuler une fois à l’intérieur, les hanches de la sorcières la collant à la paroi froide. Cette dernière lâcha méthodiquement la poudre à ses pieds.

-Au Poivre Rouge!

Des flammes vertes, une fois de plus, apparurent autour des deux sorcières et commencèrent à tourner de plus en plus vite. Ou bien était-ce Anna qui perdait l’équilibre, sentant le sol se dérober sous ses baskets. Elle chercha du regard un repère sur lequel se concentrer et la seule image qu’elle pouvait apercevoir était celle d’une chambre miteuse et sombre où elle ne reconnaissait rien. Cette apparition se rapprocha de plus en plus et bientôt Anna bascula en avant pour atterrir sur le plancher poussiéreux.

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